Un célèbre scientifique climato-sceptique américain retourne sa veste qui devait lui tenir trop chaud

Un professeur de Berkeley financé par un milliardaire du pétrole climato-sceptique change spectaculairement de camp…

Claude-Marie Vadrot  • 30 juillet 2012
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Le célèbre climato-sceptique américain Richard Muller, professeur à l’université de Berkeley, co-fondateur d’un programme scientifique sur l’évolution des températures de la planète vient de battre sa coulpe en expliquant à ses pairs et à ses étudiants que « le réchauffement climatique est une réalité et que les émissions de gaz à effet de serre émis par les activités humaines en sont la cause principale ». Un retournement de veste spectaculaire de la part d’un scientifique qui s’est fait connaître au cours des dernières années par ses critiques virulentes et démesurées contre ce qu’il appelait les « réchauffistes ». Le programme universitaire dont il est (était ?) responsable a pourtant été fondé et intégralement financé par un milliardaire du pétrole, le libertarien Charles Koch, adversaire autoproclamé et également virulent des climatologues travaillant pour les Nations Unies au sein du GIEC, le Groupement International pour l’Etude du Climat. Il est connu aux Etats Unis et dans le monde pour avoir soutenu financièrement les groupes de climato-sceptiques, dans de nombreux pays.

Le professeur Richard Muller a confirmé ce qu’il a lui même appelé une « volte-face » ( turnaround ) dans un article paru samedi à la une du New York Times intitulé « la conversion d’un climato-sceptique » . En expliquant que les études menées par son programme lui avaient permis des découvertes dont le gravité se « situe au delà de celles effectuées par le GIEC et seront publiées dans quelques jours sur le site de l’université de Berkeley sous la responsabilité de sa fille, Elizabeth Muller » directrice exécutive du projet de recherche qui a assuré que tous les éléments de la recherche menée avaient été soigneusement vérifiés.

Le porte parole de la Fondation Koch a botté en touche en assurant, ce qui ne trompe personne, que son organisation ne finançait pas les écolo-sceptiques mais seulement des recherches « indépendantes ». Affirmation qui ne trompe d’autant personne que la rumeur court dans les milieux scientifiques américains que le financement du programme de Berkeley pourrait être prochainement suspendu. Une menace qui pèse sur plusieurs groupes et sites, notamment en Grande-Bretagne.

La conversion de Richard Muller, dont les outrances ont longtemps nourri les arguments des sénateurs républicains membres de la « Commission environnement » du Sénat américain doit être mesurée à l’aune des vagues de chaleur et de la sécheresse sans précédent qui frappent de nombreux Etats des USA, provoquant des incendies, des pénuries d’eau et des destructions de récoltes de blé et de maïs. Ces événements climatiques qui battent tous les records météo du pays ont amené une partie de la population et de nombreux politiques, Républicains et aussi Démocrates, à revoir leurs discours contre les « réchauffistes ». Tous, qu’il s’agisse de la réalité constatée dans le pays ou de l’acte public de contrition de Muller, revoient à la baisse leurs imprécations contre « ceux qui veulent remettre en cause, le mode de vie américain » .

Les scientifiques qui se battent pour persuader l’opinion publique américaine de la réalité de la menace climatique n’excluent pas que le professeur Muller, grand amateur d’agitation et de reconnaissance médiatique, ait trouvé dans son acte de contrition un nouvelle façon de faire parler de lui alors que la crédibilité de son programme et des milieux climato-sceptiques est en nette perte de vitesse.

Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment une confession publique de ses erreurs par le célèbre Claude Allègre qui ne sait plus quoi tenter pour faire parler de lui…

Écologie
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