Un jour historique pour les intermittents ?
Le 17 décembre, l’Unedic a reconnu que les propositions des intermittents du spectacle concernant leur régime d’indemnisation n’étaient pas plus coûteuses que la réforme de 2003. Une porte qui s’ouvre ?
Une réforme juste est possible sans aucun surcoût. C’est ce que répètent les intermittents du spectacle en lutte depuis 2003 contre la réforme de leur régime imposée par l’Unedic.
Mais l’instance n’avait jusqu’alors jamais procédé à aucun chiffrage des alternatives proposées par la CGT Spectacle, le Syndeac et la Cooordination des intermittents et précaires (CIP).
C’est désormais chose faite : hier, 17 décembre, l’Unedic a admis que ces alternatives n’étaient pas plus coûteuses que la réforme de 2003.
Des calculs ont eu lieu dans le cadre de la dernière journée des tables de concertation lancées par le trio Gilles-Combrelles-Archambault mandatés comme médiateurs depuis cet été.
La CGT Spectacle, présente autour de la table, commente :
«Les chiffrages qui nous été présentés sont encore partiels et doivent être complétés notamment sur le volet « recettes »: nous n’avons ainsi pas reçu les estimations de ce que rapporterait la suppression de l’abattement qui pèse sur les droits sociaux des artistes et de certains techniciens, que nous demandons depuis des années. Toutefois des premiers enseignements positifs sont à remarquer : notre demande d’un seuil d’affiliation de 507 heures sur 12 mois est non seulement juste mais raisonnable, il permettrait à environ 2000 intermittents de retrouver des droits et « coûterait » autour de 35 millions d’euros. Cette mesure est parfaitement finançable par la mise en place d’un plafond ou d’une franchise adaptés qui limiteraient les plus hauts cumuls sans nuire à la majorité des allocataires ayant des revenus moyens.»
Dans un texte publié sur Facebook, Samuel Churin de la CIP, déclare également :
« Le retour à la date anniversaire sur 12 mois évaluée à 35 millions d’euros supplémentaires est largement compensé par un plafonnement des hauts revenus. Il augmenterait le nombre d’allocataires de 3000 personnes jusqu’à présent exclues. Et il éviterait beaucoup de ruptures de droits temporaires chez les actuels ayant droits .»
Et d’ajouter :
« Certes, nous avons manqué de temps pour affiner les paramètres et nos propositions pourront être encore améliorées. Il ne s’agit pas de revanche, encore moins d’esprit triomphant. Il s’agit de mettre en avant ceci : la preuve est faite que le choix est bel et bien politique et pas économique. Quel modèle de société voulons-nous ? »
Revoir le débat organisé par *Politis sur le thème : Travail et temps libre, tous intermittents** ?**
Conclusion de Samuel Churin : « A partir du cas particulier des intermittents du spectacle et notre démonstration maintenant actée et partagée, nous pouvons affirmer que tous les choix sont politiques et qu’il est possible de penser le monde autrement. Toute la convention d’assurance chômage est à revoir. A l’heure où 86% des embauches se font en CDD, où le nombre de chômeurs à activités réduites explose, il est urgent d’adapter la protection sociale en générale et l’assurance chômage en particulier à la discontinuité. »
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