Disparition : François Dupeyron
On aimait ce cinéaste-là pour sa fidélité à lui-même et son exigence.
dans l’hebdo N° 1393 Acheter ce numéro
On aimait ce cinéaste-là, qui était également romancier, pour sa fidélité à lui-même et son exigence. François Dupeyron est mort à 65 ans, le 25 février. Né en 1950, il a fait partie après Mai 68 du collectif Cinélutte, avec d’autres réalisateurs (Richard Copans, Jean-Pierre Thorn…). Ses succès, Drôle d’endroit pour une rencontre (1988), son premier long métrage, ou La Chambre des officiers (2001), quoique sans concession, ont pu faire croire que le cinéaste avait le goût du mainstream. Mais François Dupeyron n’a jamais tourné que les films qui lui tenaient à cœur. Ainsi Inguélézi (2004), d’une brûlante actualité, met en scène une Française tombant amoureuse d’un Kurde désireux de traverser la Manche, ou son dernier, Mon âme par toi guérie (2013), avec Grégory Gadebois et Céline Sallette, au « romantisme inscrit dans le quotidien », écrivions-nous au moment de sa sortie. François Dupeyron, qui avait récemment dénoncé la frilosité des financeurs du cinéma français, était « un être humain d’une délicatesse infinie », a tweeté Gilles Jacob. Il avait aussi gardé la rage au cœur.
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