Loi travail : le gouverneur de la banque de France sermonne le gouvernement
Tranquillement, le gouverneur de la banque centrale française, François Villeroy de Galhau, a livré au Financial Times ses critiques contre le gouvernement, qu’il juge trop mou sur la réforme du droit du travail.
Les concessions marginales annoncées le 14 mars par le gouvernement pour tenter de calmer le début de mobilisation (retrait du plafond des indemnités aux prud’hommes, qui devient un barème indicatif, et des pouvoirs unilatéraux donnés aux patrons de PME notamment) constituent selon lui un « retour en arrière ».
« La clé pour l’investissement des entreprises est la confiance. La méthode utilisée pour cette loi sur le marché du travail n’a pas aidé la confiance », déplore l’ancien banquier de BNP Paribas, rappelant au passage que cette réforme correspond avant tout à l’agenda de Bruxelles.
Les dirigeants européens doivent « construire la confiance en passant des réformes économiques indispensables », affirme le grand argentier français. Quant aux pays qui refusent d’appliquer les réformes libérales imposées par Bruxelles, ils devraient faire l’objet de « sanctions », juge-t-il.
Fraîchement nommé par François Hollande à la tête de la Banque de France, il décerne toutefois un bon point au Président français concernant les 40 milliards de baisses d’impôts qu’il a concédé aux entreprises dans le cadre du « pacte de responsabilité », dont les effets sur l’emploi sont pourtant contestés par de nombreux économistes.
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