Front populaire: Un enjeu de mémoire

Michel Soudais  • 30 avril 2016
Partager :
Front populaire: Un enjeu de mémoire
© Photo: Ouvriers grévistes aux usines Renault Boulogne-Billancourt (Archives AFP).

Le 3 mai 1936, le Front populaire emportait les élections législatives. Cette victoire largement acquise, portait au pouvoir une majorité allant pour la première fois des radicaux aux communistes. Et pour la première fois aussi, cette coalition était dirigée par un socialiste, Léon Blum. En quelques semaines elle adopte d’importantes réformes sociales, allant bien au-delà du programme initial. Car la victoire électorale a levé un vaste mouvement de grèves avec occupation d’usines qui a permis d’imposer un rapport de force favorable au monde du travail.

Quatre-vingt ans plus tard, ce moment d’exception reste un enjeu de mémoire. Le PS et François Hollande ont prévu cette année de s’en réclamer, contrairement à l’attitude qui était la leur il y a dix ans. Jean-Christophe Cambadélis, qui a fait éditer une affiche pour fêter la victoire de 1936, doit prononcer le 1er-Mai à 11h un discours d’hommage à Léon Blum sur la place parisienne qui porte son nom. Le chef de l’État a prévu, lui, de clôturer le 3 mai au théâtre du Rond-Point un colloque organisé par la Fondation Jean Jaurès, le think tank Terra nova et la Fondation européenne d’études progressistes. Son thème : « La gauche et le pouvoir. »

Au moment où, avec la loi travail notamment, le gouvernement revient sur l’œuvre du Front populaire, cette insistance des « socialistes » à rappeler leur filiation n’est pas exempte de calculs. Parfois sans aucune finesse, comme lorsque le PS convoque Léon Blum pour un entretien posthume qui vise à légitimer la politique du gouvernement et à comparer « la Belle alliance populaire », le petit regroupement initié par M. Cambadélis, à la coalition du Front populaire. Pour mesurer l’ampleur de ce détournement historique, il n’est pas inutile de relire le dossier que nous avions consacré, il y a dix ans à ce moment historique. Nous le republions à dessein en accès libre.

LIRE > Front populaire : Un moment d’exception

© Politis

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La Commission européenne propose un énième tour de vis sécuritaire sur l’immigration
Asile 13 mars 2025 abonné·es

La Commission européenne propose un énième tour de vis sécuritaire sur l’immigration

Le pacte européen sur l’immigration et l’asile, adopté en juin 2024, ne contenait pas de volet sur les rapatriements vers les pays d’origine. Sous la pression d’une majorité de gouvernements européens, la Commission a présenté au Parlement européen une réglementation très stricte sur les « retours ».
Par Giovanni Simone
« Les Écologistes ont besoin de refaire de la politique »
La Midinale 12 mars 2025

« Les Écologistes ont besoin de refaire de la politique »

Harmonie Lecerf Meunier, candidate au poste de secrétaire nationale des Écologistes et adjointe au maire de Bordeaux, est l’invitée de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Municipales en banlieue de Lyon : deux insoumis sur les rails
Politique 12 mars 2025 abonné·es

Municipales en banlieue de Lyon : deux insoumis sur les rails

Idir Boumertit et Abdelkader Lahmar, issus des quartiers populaires de Vénissieux et Vaulx-en-Velin, ont de sérieuses chances de ravir ces mairies en 2026. Là-bas, les habitants sont prêts à se mobiliser pour des candidats qui les représentent.
Par Oriane Mollaret
« Les cahiers de doléances, la plus grande expression libre de notre histoire »
Entretien 10 mars 2025 abonné·es

« Les cahiers de doléances, la plus grande expression libre de notre histoire »

La députée écologiste de la Drôme Marie Pochon défend une proposition de résolution transpartisane visant à rendre publics les cahiers de doléances issus des gilets jaunes. Examiné le mardi 11 février, le texte pourrait, selon elle, être adopté.
Par Lucas Sarafian