Île-de-France : la droite s’attaque au logement social
La région dirigée par Valérie Pécresse ne veut plus contribuer au financement des logements sociaux dans les communes qui en ont déjà plus de 30%. Élus, maires et habitants des villes populaires protestent contre cette décision.
C’est une décision qui signe «l’enterrement du logement social», estime la socialiste Gilbert Cuzou. Désormais présidée par Valérie Pécresse (LR), la région Île-de-France a décidé de mettre fin au financement des logements sociaux dans les communes qui ont déjà 30% de logements attribués aux ménages les plus modestes (PLAI, dit logements «très sociaux») et aux classes moyennes modestes (PLUS). Au nom de la mixité sociale, la droite prétend ainsi vouloir «casser les ghettos et éviter d’ajouter de la pauvreté à la pauvreté».
Si la nouvelle majorité régionale prétend répondre à des promesses électorales, Patrice Leclerc parle d’une délibération «injuste» qui «pénalise la construction de logements sociaux» alors que des milliers de personnes attendent une attribution de logement, notamment dans les communes qui sont déjà au-delà de ce seuil imposé. Indigné de cette décision votée fin mars, Patrice Leclerc a donc appelé à un rassemblement devant le Conseil régional, à Paris, où de nombreux élus et habitant se sont rendus. Jeudi 7 avril, quelques deux cent personnes ont répondu à cet appel.
Une pétition adressée à la Présidente de la région, Valérie Pécresse, a été mise en ligne par le maire de Gennevilliers. Celle-ci, intitulée «Région Ile-de-France: laissez-nous construire des logements Sociaux»_, détaille les «sept raisons» de s’opposer à cette «décision idéologique qui va aggraver la crise du logement». Patrice Leclerc dénonce un dispositif «anti-ghettos» qui stigmatise «70% de la population d’Ile-de-France éligible au logement social de par leur revenu».
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don