« Du Progrès en Plus » : l’opération dernière chance du PS pour Hollande

A peine une semaine après le bide de « Hé oh la gauche ! », Solferino lance une nouvelle opération-sauvetage du quinquennat de François Hollande. Pas gagné…

Pauline Graulle  • 2 mai 2016
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« Du Progrès en Plus » : l’opération dernière chance du PS pour Hollande
© Photo: ERIC FEFERBERG / AFP

Puisqu’ils vous disent que tout va bien ! La colère sociale ? Les sondages désastreux de Hollande ? La fronde parlementaire ? La faute aux « quiproquos » et aux « préjugés » a asséné, lundi, Jean-Christophe Cambadélis. Devant une petite salle bondée de la rue de Solferino, il présentait, lors d’une conférence de presse organisée avec le très hollandiste patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, la nouvelle campagne de com’ – pardon, « de résultats » ! – du gouvernement.

Une semaine après le raout raté « Hé oh la gauche ! », et deux semaines après l’appel au rassemblement dans une « Alliance Populaire » (lancé par le même Cambadélis), tout cela fleurait bon l’opération de la dernière chance. Une ultime tentative de sauvetage pour François Hollande en ces temps où « nous constatons un contraste évident entre les mesures prises par le gouvernement et le regard porté par une majorité de Français et les médias », a déploré derrière son pupitre, le premier secrétaire.

La cause du dit « contraste » ? L’éternel « déficit de pédagogie » : « Nous n’avons pas passé le temps nécessaire à expliquer », d’où « cette plainte, cette supplique – tout à fait normale – de ceux qui souffrent », a avancé un Le Roux emphatique. Sans oublier les circonstances malheureuses du quinquennat : un pays en sale état après cinq années de Sarkozysme et qu’il a fallu « redresser », quitte à s’attirer le « désamour des socialistes » ; une gauche qui s’attendait naïvement à retrouver « du Jospin, voire du Mitterrand » ; et puis, toujours, ces satanés remous autour de la Loi El Khomri et de la déchéance de nationalité « qui n’ont pas permis de mesurer combien ce pays allait en s’améliorant », a martelé « Camba », estimant même que « le renouveau est en marche ». Résultat, « mise à part la loi Travail », a-t-il concédé, « chaque mesure prise en soi n’est pas critiquée ». Tandis que le tableau formé par ce chef-d’œuvre impressionniste, lui, le serait – injustement, donc …

Pour réparer cette injustice – et aider au passage ces militants socialistes bien en peine de défendre autour d’eux le bilan du quinquennat –, les huiles du PS ont concocté un petit vade mecum. Une campagne baptiséé #DuProgrèsenPlus, avec « hashtag » de rigueur (pour faire moderne), et tout le kit nécessaire au gentil camarade désireux de faire la promo du Président sortant : sur le Web, un site Internet dédié et des petits clips « désintox » où on nous intime de « regarder avant de juger ».

Côté « off line », soixante magnifiques cartes postales couleur sur papier glacé avec, au recto, les photos d’une France heureuse assorties de phrases choc louant les exploits de la gauche au pouvoir. De l’honnie loi Macron (« Maintenant, on peut voyager moins cher en autocar ») au désastre du décret Peillon (« Maintenant les rythmes scolaires sont adaptés à ceux des enfants »), sans oublier les mesures antérieures à 2012 (« Maintenant, l’école maternelle s’ouvre aux enfants dès l’âge de deux ans ») ou celles, tellement floues qu’on ne perd rien à s’en attribuer la paternité (« Maintenant, la lutte contre la fraude fiscale est réellement engagée »).

Sans oublier ces 20 fiches thématiques pour apprendre à être « fiers de ce que nous faisons ». Et se réjouir que le nombre de candidats aux concours de police « a bondi de 50% », ou d’avoir un coût du travail « désormais inférieur à celui de l’Allemagne ». Une curieuse conception du progrès.

Politique
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