Bure : Un « couarail » à la place des déchets nucléaires !

« Non, il n’y a toujours pas et il n’y aura pas de ZAD à Bure, n’en déplaise aux médias avides de sensationnalisme. » Ainsi s’expriment les « anti-Cigéo », du nom de ce centre souterrain de stockage qui pourrait voir le jour à Bure (Meuse), en 2025, afin d’enterrer les 80 000 mètres cubes de déchets radioactifs. ZAD : un terme trop chargé de tensions, depuis le drame de Sivens ? Toujours est-il que la pression est montée d’un cran depuis dix jours, alors que des dizaines de protestataires se sont installés dans la forêt de Mandres pour entraver des travaux préparatoires démarrés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote ce projet controversé depuis des années. Pique-nique citoyen, marche, ensemencement de 300 kilos de graines pour « enraciner la colère »… « Après avoir annexé la forêt de Mandres contre l’avis des habitants, l’agence, sans autorisation de construire et alors qu’un recours administratif est en cours, a commencé des travaux de déboisement jugés illégaux », ont dénoncé, le 22 juin, le réseau Sortir du nucléaire, la coordination Burestop et les Amis de la Terre, dans une lettre ouverte.

But de ces collectifs d’habitants et de paysans : transformer la zone en « couarail », « un ancien mot lorrain qui désigne un lieu de rencontre villageois où l’on discute en faisant des tâches quotidiennes ». Et, surtout, ne pas laisser le terrain libre à l’Andra. Les signataires dénoncent aussi un « conflit d’intérêt d’une extrême gravité »  : des élus socialistes n’ont pas trouvé de meilleure idée que de nommer le président du conseil d’administration de l’Andra… rapporteur de la proposition de loi sur la création des stockages de déchets radioactifs ! Pour dénoncer le mépris des principes démocratiques et défendre l’intérêt général, le « couarail » a de beaux jours devant lui !