Israël : Attentat et punition collective
À la suite de l’attentat meurtrier commis par deux Palestiniens, mercredi soir, dans le quartier de Sarona, à Tel-Aviv, Israël a annoncé le gel de dizaines de milliers de permis d’entrées délivrés à des Palestiniens pour le Ramadan. Cette punition collective pourrait toucher 83 000 demandes à l’occasion de fêtes familiales. Au-delà de la punition collective, la mesure est d’autant plus injuste qu’elle frappe surtout les Palestiniens qui veulent se rendre à Jérusalem-Est, c’est-à-dire dans la partie palestinienne de la ville, annexée par Israël au mépris du droit international.
Il était 21h30, lorsque deux Palestiniens, qui avaient revêtu le costume traditionnel des juifs orthodoxes, ont ouvert le feu sur une terrasse de café bondée d’un quartier branché de Tel-Aviv. Tirs aveugles qui ont tué quatre clients et en ont blessé cinq autres. L’un des Palestiniens a été interpellé, et l’autre a été gravement blessé.
Cet attentat, condamné par toutes les capitales occidentales, mais salué par le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, s’inscrit dans une vague de violence qui a déjà fait 239 victimes, dont 207 Palestiniens, depuis le 1er octobre 2015. Aussi condamnable soit-il, il témoigne du désespoir d’une population victime d’une colonisation galopante en Cisjordanie, et d’une féroce répression, en particulier dans la région d’Hébron d’où sont originaires les tireurs. Un désespoir que ne cessera d’aggraver la politique de punitions collectives et l’absence de toute perspective de règlement du conflit, rejetée par le gouvernement Netanyahou.
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