Les premières décisions de Donald Trump contre le climat et la nature
Les pages d’information sur ces questions ont disparu du site de la Maison Blanche ! Mais, à la surprise générale, le Sénat a approuvé la nomination d’une haut fonctionnaire de l’administration Obama à la tête du ministère de l’Environnement
C’est à 11 h 59, une minute avant la prise de pouvoir par Donald Trump, que les pages consacrées aux problèmes du climat et de l’énergie ont disparu du site officiel de la Maison Blanche. Le signe, avec quelques autres, que le nouveau président veut vraiment changer radicalement la politique de son pays dans ces domaines. Quelques minutes avant leur disparition, toutes les informations disponibles ont été recopiées et téléchargées par des milliers de scientifiques et d’universitaires. Le mouvement de sauvegarde des rapports et avertissements des universités et des centre de recherches dans les domaines de la nature, du climat et de l’environnement, mouvement initié lors de l’élection s’est poursuivi et accéléré pendant tout le week-end grâce à la mobilisation des centres de données d’une cinquantaine d’universités américaines et étrangères.
Les seules information sur ces questions se trouvent désormais sous le titre « America first Energy Plan » et détaillent toute les raisons pour lesquels Donald Trump voue aux gémonies le Plan climatique, au niveau des États-unis et au niveau mondial, comme les projets climatiques du président Barak Obama. Et sur le site de la Maison Blanche ne comporte plus aucune mention sur le climat.
Toute mention du climat ayant disparue du site de la Maison Blanche, on n’y trouve plus que le projet d’élimination du Plan Obama de participer aux efforts mondiaux et aux décisions de la COP 21. Ainsi que la volonté du nouveau président d’annuler le Plan d’action pour le climat des USA et le Plan pour la protection des eaux du pays. Avec comme justification le fait que ces annulations allaient faire gagner 20 dollars par an à chacun des citoyens américains.
On peut également lire dans cette profession de foi présidentielle que toutes les mesures environnementales du précédent président se seraient traduites par des milliers de disparitions d’emplois. La limitation des pouvoirs suivie de la disparition éventuelle de l’Agence fédérale pour la protection de l’environnement (EPA) y est, elle, officiellement annoncée.
De nombreux scientifiques, liés ou non au GIEC, ont été discrètement prévenus que leurs crédits seraient réduits ou supprimés s’ils contrevenaient à la politique officielle. Des fondations et des universités ont fait l’objet des mêmes pressions, souvent relayées par les administrations d’une vingtaine d’États. Notamment ceux qui ont soutenu une procédure judiciaire contre les décisions du président Obama devant la Cour d’appel de Washington.
La nouvelle administration présidentielle a fait savoir dans la journée de dimanche que toutes les questions environnementales, de protection de la faune et la gestion des parcs nationaux allaient être progressivement mais rapidement confiées à la gestion des 50 États américains. Et le Président a fait savoir aux grandes associations de protection de la nature (Sierra Club, Fonds pour les ressources naturelles, Audubon…) et aux fondations qui les soutiennent financièrement, qu’il refusait de les recevoir. Et que la nouvelle orientation politique était à prendre ou à laisser.
Cette affirmation a été remise en cause lundi avec la bénédiction surprise du Sénat pour la nomination à la tête de l’EPA de Lisa Perez Jackson qui a occupé ces fonctions pendant plusieurs années sous l’administration d’Obama… Ce qui promet de provoquer rapidement des conflits.
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