Les Archives, un devoir plus que jamais essentiel en période de crise
La crise sanitaire mondiale que nous traversons a mis en lumière la nécessité de bien documenter ses actions et ses décisions, que cela concerne les Etats, les entreprises, les institutions ou encore les particuliers.
Dès le début du confinement, nous avons vu surgir sur Internet des appels de différents centres d’archives pour recueillir les témoignages de la population sur cette situation totalement inédite.
L’utilisation du hashtag [#mémoiredeconfinement (https://twitter.com/hashtag/memoiredeconfinement?src=hashtag_click) lancé par les Archives départementales des Vosges, s’est rapidement multiplié sur Twitter et a pris une envergure nationale. Cela peut prêter à sourire mais ces archives – ces photos, ces dessins voire ces attestations que nous remplissions pour sortir de chez nous – constituent un corpus qui sera étudié et analysé par des historiens ou sociologues et qui permettra de mieux comprendre cette étrange période ainsi que ces conséquences. Celles-ci sont d’ailleurs d’ores-et-déjà visibles et il est important de les documenter.
Anthea Seles est Secrétaire Générale du Conseil International des Archives.
Les archives sont ainsi indispensables pour des démarches administratives, mais pas seulement ! En effet, c’est un véritable travail de mémoire que nous sommes tenus de réaliser : jamais dans aucune circonstance, la quasi-totalité de la planète n’a été confrontée à une pandémie d’une telle envergure. Le besoin est urgent de récolter ces mémoires pour diverses raisons. D’abord, parce que cette situation connaît des répercussions dans de nombreux domaines, que ce soit de l’ordre de la santé, de l’économie, de l’environnement, du tourisme, de la culture, … Ensuite, parce que ce confinement a bouleversé toutes nos habitudes : instauration du télétravail pour la grande majorité des salariés, de l’école à la maison, changement dans nos relations sociales, devenues purement digitales, …. Enfin, les archives permettront d’aider les futures générations qui pourront être possiblement confrontées à des situations semblables : par exemple, les archives de la grippe espagnole de 1918 se sont révélées essentielles aux scientifiques du monde entier afin de mieux appréhender l’actuelle Covid-19.
Concluons par les termes de l’UNESCO, les archives sont « les gardiens d’informations fiables et de qualité ». Ceux-ci permettront de limiter et de contrer les nombreuses « fake news » qui sont relayées autour de la pandémie. Plus que jamais, les archives ont ce rôle de présenter de façon objective à la postérité la réalité telle qu’elle est. Ce sont elles qui, un jour, nous donneront l’opportunité de comprendre ce qui s’est passé en décembre 2019, sans nous laisser affecter par nos propres émotions et représentations.
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
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