Aurel, du pinceau à la toile

Notre dessinateur a réalisé son premier long-métrage animé, Josep, situé à l’époque de la Retirada. En attendant sa sortie, à l’automne, il nous a ouvert les portes de son atelier de fabrication.

Christophe Kantcheff  • 22 juillet 2020 abonné·es
Aurel, du pinceau à la toile
© Crédits : Aurel

Aurel, notre talentueux dessinateur, collaborateur également du Monde et du Canard enchaîné, passe au cinéma. Figurant dans la « sélection officielle 2020 » du festival de Cannes, Josep, son premier long-métrage dessiné, sortira sur les écrans le 30 septembre. D’ici-là, nous avons demandé à Aurel de nous ouvrir les portes de son atelier et de nous confier quelques images marquant les étapes de l’élaboration de son film (1).

Le cinéma est survenu un peu par hasard dans le parcours d’Aurel. Un jour, une jeune scénariste s’adresse à lui pour mettre en images animées l’histoire qu’elle vient d’écrire. Ce sera Octobre noir, un court-métrage sur le 17 octobre 1961, dont la réalisation, en 2011, est cosignée par Florence Corre et Aurel. Or, entre-temps, celui-ci découvre la vie et l’œuvre du dessinateur Josep Bartoli. Une période en particulier : Bartoli, avec 450 000 de ses compatriotes républicains espagnols, a effectué « la Retirada » (« la Retraite ») : il est passé en France pour fuir le pouvoir franquiste victorieux en 1939. Ces réfugiés ont été parqués dans des camps de concentration (à Argelès, Saint-Cyprien…), où ils ont été durement traités.

Aurel, passionné depuis toujours par la guerre d’Espagne, est fasciné par les dessins que Josep Bartoli a réalisés dans ces camps. Il décide d’en faire un film. Mais entre ce moment-là et le long-métrage aujourd’hui réalisé, le parcours a été long.

C’est qu’Aurel s’engage dans cette aventure en ayant tout, ou presque, à découvrir. Le dessinateur solitaire se mue en chef d’équipes. Pouvant s’appuyer sur le producteur de son court-métrage, Aurel rencontre Serge Lalou, producteur des Films d’ici, qui va entrer dans le projet, et, très vite, le scénariste Jean-Louis Milesi. Celui-ci se met au travail et crée, notamment, le personnage du gendarme Serge, gardien de camp qui, avec Josep Bartoli, sera l’autre protagoniste du film.

Puis c’est la phase dessinée. « Étant néophyte et n’étant pas du sérail, explique Aurel, j’ai travaillé avec un excellent assistant-réalisateur, qui répercutait mes souhaits aux équipes, et avec un réalisateur technique. En ce qui concerne les décors, le directeur artistique du studio a immédiatement compris mes intentions. Pareil avec l’animation. En fait, je n’ai eu affaire qu’à des pointures, avec qui j’ai eu des relations de personne à personne. » « Quant à l’apport des comédiens avec leur voix, Sergí López et Bruno Solo en tête, il est fabuleux en termes de puissance d’imaginaire, » ajoute-t-il. On attend le 30 septembre avec impatience pour découvrir Josep sur les écrans.

(1) Les légendes des illustrations sont de la main d’Aurel.

Cinéma
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