Où sont les associations ?
dans l’hebdo N° 939 Acheter ce numéro
Constatant l’impuissance des pouvoirs publics face à la dégradation de l’environnement, des citoyens agissent. Pour influer sur les politiques, ils se regroupent en associations, dont certaines sont reconnues d’utilité publique et régies par la loi de 1901. Par leurs engagements, ils défendent l’intérêt général, enrichissent la vie publique et sont des acteurs de cette « démocratie participative » dont on parle beaucoup à l’occasion de la campagne présidentielle. Quelques mois avant celle de 2002, et à l’occasion de la célébration du centième anniversaire de la loi de 1901, la fédération France nature environnement (FNE) avait organisé, le 10 novembre 2001, à Paris, un colloque sur « l’engagement des citoyens pour la protection de la nature et de l’environnement » en relation avec le rôle de l’État.
Tout projet, toute loi qui intègrent la contrainte environnementale déclenchent irrémédiablement, et par les moyens les plus variés, la contestation d’une multitude de lobbies venus défendre leurs intérêts particuliers. Pour que la confrontation ne dégénère pas en pugilat, l’État civilisé est alors amené à créer des lieux de confrontation et de débats. Ce sont les « commissions administratives » [^2], qui accompagnent tous les rouages de l’administration et des établissements publics. La décision publique suivra un parcours du combattant, passant parfois par le Parlement, et deviendra alors le reflet des rapports de forces qui se seront manifestés. Pour équilibrer ces commissions, et pour donner de la consistance à la défense de l’environnement, c’est très officiellement que l’État y nomme des représentants de la société civile, en faisant appel aux associations environnementales et à leurs militants. C’est dire s’ils jouent un rôle de régulation important.
Alors, quand les candidats à l’élection présidentielle affirment qu’ils veulent sauver le monde en luttant contre les lobbies, on est amené à interroger leur programme pour connaître leurs propositions concrètes en matière de politique associative. Le plus souvent, cette question est réduite à la portion congrue. « Mais tout va bien » , nous dit-on, puisqu’ils ont signé le Pacte écologique de Nicolas Hulot ! Seul problème : dans ce pacte, il n’y a pas de place pour les associations !
On mesurera donc la bonne volonté écologique des candidats à la consistance réelle qu’ils donneront à la démocratie participative. Où sont les mesures qu’ils prendront, en cas d’élection, pour développer et renforcer la vie associative ?
[^2]: Comme les comités de bassin et les conseils d’administration des agences de l’eau, entre autres.