Palestine : l’impasse
dans l’hebdo N° 937 Acheter ce numéro
Un fragile cessez-le-feu s’était finalement imposé mardi matin à Gaza et dans les territoires palestiniens, après quatre jours d’affrontements sanglants entre des hommes armés du Hamas et du Fatah. Alors que les négociations avaient repris, la mort d’un jeune homme du Hamas, jeudi 25 janvier, dans une explosion visant une jeep, suivie, quelques heures plus tard, de celle d’un homme proche du Fatah (et « principal suspect » selon un communiqué du Hamas), avait relancé un cycle de provocations et de représailles entre les milices, qui a fait 33 morts. On assiste à l’exacerbation des tensions qui se sont accumulées depuis l’annonce par le Président Mahmoud Abbas, le16 décembre dernier, d’hypothétiques élections anticipées. Le Hamas, démocratiquement élu en janvier 2006, avait parlé de « coup d’État » , alors que M. Abbas dénonçait la paralysie à laquelle se condamnait le gouvernement en refusant de reconnaître l’État d’Israël.
Quoi que l’on pense du Hamas par ailleurs, les violences de ces derniers jours ressemblent à une remise en cause du vote des électeurs. Car ce n’est pas l’idéologie du Hamas qui est dénoncée le mouvement islamiste est d’ailleurs loin de mettre en oeuvre une islamisation forcée de la société , mais son refus de reconnaître Israël. Or, l’affirmation de cette position est plutôt populaire en Palestine dans la mesure où la population estime que la reconnaissance devrait aller de pair avec la reconnaissance par Israël d’un État palestinien. En outre, la violence résulte du blocus économique décidé par Israël et les États-Unis. C’est donc un double piège dans lequel tombe le Fatah. D’une certaine façon, c’est la Maison Blanche qui, lundi, a rappelé aux belligérants le fond du conflit. « Ce que nous voudrions voir, c’est un partenaire palestinien qui veuille parler de paix avec les Israéliens » , a commenté un porte-parole. Les Palestiniens, eux, sont en quête d’un interlocuteur israélien qui veuille bien parler de « droit international ». La paix sans le droit. Éternel tour de passe-passe diplomatique.