Palestine : l’impasse

Alain Lormon  • 1 février 2007 abonné·es

Un fragile cessez-le-feu s’était finalement imposé mardi matin à Gaza et dans les territoires palestiniens, après quatre jours d’affrontements sanglants entre des hommes armés du Hamas et du Fatah. Alors que les négociations avaient repris, la mort d’un jeune homme du Hamas, jeudi 25 janvier, dans une explosion visant une jeep, suivie, quelques heures plus tard, de celle d’un homme proche du Fatah (et « principal suspect » selon un communiqué du Hamas), avait relancé un cycle de provocations et de représailles entre les milices, qui a fait 33 morts. On assiste à l’exacerbation des tensions qui se sont accumulées depuis l’annonce par le Président Mahmoud Abbas, le16 décembre dernier, d’hypothétiques élections anticipées. Le Hamas, démocratiquement élu en janvier 2006, avait parlé de « coup d’État » , alors que M. Abbas dénonçait la paralysie à laquelle se condamnait le gouvernement en refusant de reconnaître l’État d’Israël.

Quoi que l’on pense du Hamas par ailleurs, les violences de ces derniers jours ressemblent à une remise en cause du vote des électeurs. Car ce n’est pas l’idéologie du Hamas qui est dénoncée ­ le mouvement islamiste est d’ailleurs loin de mettre en oeuvre une islamisation forcée de la société ­, mais son refus de reconnaître Israël. Or, l’affirmation de cette position est plutôt populaire en Palestine dans la mesure où la population estime que la reconnaissance devrait aller de pair avec la reconnaissance par Israël d’un État palestinien. En outre, la violence résulte du blocus économique décidé par Israël et les États-Unis. C’est donc un double piège dans lequel tombe le Fatah. D’une certaine façon, c’est la Maison Blanche qui, lundi, a rappelé aux belligérants le fond du conflit. « Ce que nous voudrions voir, c’est un partenaire palestinien qui veuille parler de paix avec les Israéliens » , a commenté un porte-parole. Les Palestiniens, eux, sont en quête d’un interlocuteur israélien qui veuille bien parler de « droit international ». La paix sans le droit. Éternel tour de passe-passe diplomatique.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

La Brigade rouge : un poing c’est tout !
Portfolio 20 novembre 2024 abonné·es

La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.
Par Franck Renoir
À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »

Avec les rapides avancées russes sur le front, la ville de Koupiansk, occupée en 2022, est désormais à 2,5 km du front. Les habitants ont été invités à évacuer depuis la mi-octobre. Malgré les bombardements, certains ne souhaitent pas partir, ou ne s’y résolvent pas encore.
Par Pauline Migevant
À Valence, un désastre climatique et politique
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Valence, un désastre climatique et politique

Après les terribles inondations qui ont frappé la région valencienne, les réactions tardives du gouvernement de Carlos Mazón ont suscité la colère des habitants et des réactions opportunistes de l’extrême droite. Pour se relever, la population mise sur la solidarité.
Par Pablo Castaño
Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle
Analyse 13 novembre 2024 abonné·es

Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle

Après la défaite de Kamala Harris, les voix critiques de son parti pointent son « progressisme », l’absence de considération des classes populaires et le coût de la vie aux États-Unis. Les positions centristes de la candidate pour convaincre les électeurs indécis n’ont pas suffi.
Par Edward Maille