Le PS et les trente-cinq heures

Thierry Brun  • 1 mars 2007 abonné·es

Les 35 heures ne font pas recette dans les interventions de Ségolène Royal. Le discours prononcé à Villepinte le 11 février n’y fait aucune allusion. La candidate du PS se veut surtout la « présidente du travail pour tous et du métier pour chacun » et la championne de la « valeur travail » , une expression que n’aurait pas désavouée Nicolas Sarkozy. Les cent propositions du « pacte présidentiel » de Ségolène Royal ne contiennent qu’une référence aux 35 heures, casée dans un chapitre consacré à la lutte contre la précarité. À la fin de la proposition numéro 16, « Développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes », on mentionne : « Sur les 35 heures : ouvrir les négociations pour déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs pour les ouvriers et les employés. »

La réduction du temps de travail a été reléguée dans un coin du pacte, qui se distingue nettement des termes du Projet socialiste pour la France, pourtant ratifié lors d’une convention nationale en juillet 2006. « Nous relancerons la négociation sur le temps de travail pour étendre le bénéfice des 35 heures, avec création d’emplois, à tous les salariés. Si la négociation n’aboutit pas, la loi interviendra » , est-il affirmé dans ce projet, à contre-courant des analyses exprimées en 2002, peu de temps après la défaite de Lionel Jospin à l’élection présidentielle. À cette époque, le PS expliquait que les 35 heures constituaient un élément de désaffection de l’électorat populaire. Et Ségolène Royal annonçait déjà qu’elles avaient « dégradé encore un peu plus les conditions de travail » des « travailleurs pauvres » .

Société
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

« Aujourd’hui, le nouveau front, c’est d’aller faire communauté dans les territoires RN »
Entretien 22 novembre 2024 abonné·es

« Aujourd’hui, le nouveau front, c’est d’aller faire communauté dans les territoires RN »

Auteur de La Colère des quartiers populaires, le directeur de recherches au CNRS, Julien Talpin, revient sur la manière dont les habitants des quartiers populaires, et notamment de Roubaix, s’organisent, s’allient ou se confrontent à la gauche.
Par Hugo Boursier
Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles
Étude 21 novembre 2024 abonné·es

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles

Une enquête de l’Inserm montre que de plus en plus de personnes s’éloignent de la norme hétérosexuelle, mais que les personnes LGBT+ sont surexposées aux violences sexuelles et que la transidentité est mal acceptée socialement.
Par Thomas Lefèvre
La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !
Santé 21 novembre 2024 abonné·es

La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !

Les stéréotypes sexistes, encore profondément ancrés dans la recherche et la pratique médicales, entraînent de mauvaises prises en charge et des retards de diagnostic. Les spécificités féminines sont trop souvent ignorées dans les essais cliniques, et les symptômes douloureux banalisés.
Par Thomas Lefèvre
La Confédération paysanne, au four et au moulin
Syndicat 19 novembre 2024 abonné·es

La Confédération paysanne, au four et au moulin

L’appel à la mobilisation nationale du 18 novembre lancé par la FNSEA contre le traité UE/Mercosur laisse l’impression d’une unité syndicale, qui n’est que de façade. La Confédération paysanne tente de tirer son épingle du jeu, par ses positionnements et ses actions.
Par Vanina Delmas