L’occasion manquée

Étape importante, les élections au conseil d’administration (CA) du Centre de ressources de l’économie sociale et solidaire de la région Île-de-France ont eu lieu le 14 mars lors de son assemblée générale constitutive. Ces élections au CA, constitué de membres de droit venant des institutions publiques et des collectivités territoriales (Caisse des dépôts, direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, conseil régional et conseils généraux), devaient aussi valider une entrée remarquée des différentes composantes de l’économie sociale et solidaire, notamment celle représentée par le Collectif pour l’économie solidaire en Île-de-France (Cesif). L’AG en a décidé autrement. L’union régionale des entreprises d’insertion, le groupe SOS (lutte contre l’exclusion), Coopérer pour entreprendre (coopératives d’activités et d’emploi), Isatis (réseau médico-social), le CPCV (éducation populaire) et la Fnars (médico-social) ont obtenu les six sièges réservés aux acteurs de l’économie sociale et solidaire. Dans un communiqué, le Cesif évoque une « occasion manquée » et fait état d’un accord passé le 9 novembre 2006 avec la chambre régionale de l’économie sociale « pour une juste représentation des acteurs dans ce centre de ressources » . « Or, à la veille de l’assemblée générale, les négociations ont été rompues, les réunions de travail annulées et chacun a renégocié des compromis et des places pour ses organisations ». Le Collectif ajoute que « la construction collective respectueuse des différentes composantes a été abandonnée, alors qu’elle est la seule garantie d’une stabilisation de ce secteur, de sa reconnaissance et de son bon fonctionnement » . Et il constate que « les initiatives solidaires, acteurs majeurs de ce champ, n’y ont aucune représentation » . Le nouveau CA du centre de ressources de l’ESS le mieux doté de France (plus de 800 000 euros de budget prévisionnel pour 2006-2007) est désormais l’objet d’une polémique sur sa représentativité.