Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 29 mars 2007 abonné·es

Dimanche 1er avril

Femmes entre elles

France 3, 1 h 05

Toujours dans le cadre d’un cycle consacré aux années d’or du cinéma italien *. Femmes entre elles* (1955) s’inscrit au coeur du dispositif artistique d’Antonioni, avec ses obsessions, quand déjà le néoréalisme s’est éteint (pour laisser placer à la comédie italienne, reprenant les mêmes thèmes mais les détournant par l’éclat de rire). Tiré de Pavese, le film se veut au diapason de toute une oeuvre inspirée par la solitude et l’incommunicabilité entre les êtres, annonçant les productions à venir comme l’Avventura (1960), la Nuit (1961), l’Éclipse (1962), ou encore Identification d’une femme (1982).

Lundi 2 avril

Un Chinois dans les tranchées

France 5, câble et satellite, 21 h 35

C’est là un volet plutôt méconnu de la Grande Guerre, celui de la première vague d’immigration chinoise en France. Au cours de la Der des ders, près de 150 000 Chinois ont été recrutés par l’armée, en France et en Angleterre, pour pallier le manque de main-d’oeuvre. Soit travailler dans les usines et les fermes, creuser des tranchées, transporter et assurer les ravitaillements, inhumer les cadavres. Attirés par des salaires élevés, jugeant la France comme un eldorado, ils ont rapidement été confrontés à la réalité d’un régime de « marche ou crève », au même titre que les Poilus. Au lendemain de l’armistice, beaucoup sont repartis, suivant leurs contrats, d’autres ont déserté
ou tenté de vivre en communauté, non sans avoir encore à affronter le regard hostile des habitants. Henri-Paul Korchia et Emmanuel Pham-Nhu puisent ici dans les archives et s’appuient sur la rencontre avec des descendants.

Mardi 3 avril

Faut pas payer

Arte, 22 h 45

À Milan, exaspérées par l’augmentation des prix, des femmes pillent un supermarché… Avec Mort accidentelle d’un anarchiste , cette pièce de Dario Fo est l’une des plus connues, assez représentative de son théâtre. Farce délirante dédiée à la commedia et aux comédiens, elle est aussi ancrée dans la réalité des années de plomb en Italie tout en étant férocement contemporaine. On parle moins de « classe ouvrière » et davantage de « travailleurs pauvres », mais l’exploitation est la même, sur laquelle rebondit justement le prix Nobel de littérature, dans une révolte par l’absurde. Une pièce qui sera reprise au théâtre des Amandiers à Nanterre du 25 au 29 avril, mise en scène par Jacques Nichet.

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