Difficile confrontation

Thierry Brun  • 5 avril 2007 abonné·es

L’association Attac a réuni le 24 mars des organisations syndicales, des écologistes et des médias [^2] autour du thème « Les mouvements sociaux confrontés à la crise écologique ». Ce séminaire, qui a été l’occasion d’échanges sur les questions de transport, d’agriculture et de solidarité Nord-Sud, a attiré plus de 250 personnes à la Bourse du travail, à Paris. Les contradictions, assumées d’emblée, n’ont pas manqué. « Mais comment en sortir par le haut ? » , s’est interrogée Geneviève Azam (Attac), l’une des animatrices de cette journée. L’économiste Jean-Marie Harribey a, pour sa part, souligné les faiblesses des mouvements sociaux, qui ont «surdéterminé les rapports de production sans en voir le contenu» . L’intention affichée par les organisateurs était donc de construire « un nouveau champ d’émancipation humaine qui intègre la limite de la croissance infinie des richesses » . « Cela suppose des choix démocratiques, seuls remparts contre des formes autoritaires et inégalitaires de gestion des raretés » , souligne l’introduction du séminaire.

À la fin de cette journée, il restait encore un long chemin à parcourir pour surmonter les contradictions, en particulier avec les organisations syndicales. Ainsi a-t-on entendu le représentant de la CGT, responsable des questions de l’industrie, reconnaître dans un premier temps un « retard » en matière de crise écologique. Puis remarquer que, « si l’on parle de décroissance, personne ne se comprendra. Parlons plutôt de produire autrement » . Selon lui, il ne faut « pas sous-estimer le progrès technique » . « Un des verrous à faire sauter est la question de la technique, a riposté Geneviève Azam. Tant que nous penserons qu’il y a toujours une solution technique aux problèmes écologiques, nous nous priverons de tout débat public. » Beaucoup de déclarations, donc, autour des exigences sociales et écologiques, « dans une perspective altermondialiste, car la dégradation sociale et écologique frappe avant tout les populations les plus pauvres de la planète » . Les participants ont conclu sur l’engagement de poursuivre cette réflexion. Laissant cependant un goût d’inachevé. Thierry Brun

[^2]: Aitec, Alternatives économiques, Amis de la Terre, Attac, CCFD, CFDT-CGTE, CGT, Confédération paysanne, Crid, FNE, FSU, Global Chance, Greenpeace-France, Politis, 4D, Solidaires.

Écologie
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