Don d’organes

La pénurie de dons d’organes s’aggrave, notamment du fait de la baisse des accidents de la route. En 2006, 229 patients sont décédés faute d’avoir reçu à temps un greffon, alerte la Fédération France Adot (Association pour le don d’organes et de tissus humains). Et, selon l’Agence de la biomédecine, plus de 12 400 personnes ont eu besoin d’une greffe, mais seulement 4 426 opérations ont pu être réalisées. À la fin de l’année, il y avait 7 264 personnes inscrites. France Adot a donc lancé, le 24 avril, une campagne spécifique en direction des 18-25 ans, afin qu’ils « s’engagent comme donneurs » . Les jeunes sont en effet une population « stratégique », pour le don d’organes. En 2006, 68,2 % des 15-24 ans décédés l’ont été de mort violente. Or, selon l’Agence de biomédecine, 70 % des personnes de cette tranche d’âge seraient favorables à ce qu’on prélève leurs organes s’ils venaient à mourir. Encore faut-il qu’ils le déclarent. D’où cette campagne, qui prend la forme de deux spots télévisés de 30 secondes.

Le message est fort : « Ne prenez pas de risques, attendez d’être mort pour sauver des vies. » Telle est la « signature » des deux spots, qui entendent illustrer « l’idée qu’il est très difficile d’être héroïque […] de son vivant mais qu’il existe un moyen très simple d’y parvenir : s’engager à faire don de ses organes à sa mort ». L’Incendie et la Noyade observent la même construction.Quelques personnes assistent, paniquées, à une catastrophe, un jeune homme se lance au secours d’une personne en détresse. Et revient rapidement, bredouille. La morale est un peu brutale : difficile, quand c’est possible, de ne pas tenter de venir en aide à quelqu’un. Mais la scène est assez frappante pour interpeller le spectateur et, peut-être, déclencher un débat qui fait défaut. Selon la loi de bioéthique de 2004, tout médecin traitant doit informer un jeune patient de la possibilité du don d’organes. En outre, la Fondation greffe de vie a demandé aux présidentiables d’en faire « une grande cause nationale » .