L’avenir de la Conf’
dans l’hebdo N° 952 Acheter ce numéro
« Voulons-nous prendre ensemble le tournant ? » , s’interroge l’un des textes destinés aux militants de la Confédération paysanne, qui seront en congrès au Mans les 23 et 24 mai. De nouvelles orientations attendent en effet un syndicalisme qui se revendique « non corporatif » , souligne Régis Hochart, l’un des porte-parole qui sera reconduit dans ses fonctions de secrétaire national.
Le choc des résultats obtenus lors des élections dans les chambres d’agriculture (ECA), en janvier, pèse lourdement sur l’avenir de la deuxième organisation syndicale, qui regroupe plus de 10 000 adhérents et est la seule à afficher son refus d’un modèle agricole productiviste et libéral.
La Confédération devra en effet se remettre du recul de 7 % par rapport au scrutin de 2001 aux ECA. Les dirigeants reconnaissent avoir « sous-estimé le désir de revanche de la FNSEA, en déclin depuis quelques années, et l’impact de la Coordination rurale [organisation proche de l’extrême droite] ». Ce revers a aussi des conséquences financières, admettent les dirigeants, qui parlent d’une diminution de plus de 400 000 euros du budget national de la Confédération et « autant pour l’ensemble des départements » . Autre conséquence, au niveau national, une douzaine d’emplois devraient être supprimés.
Une nouvelle donne se dessine donc pour le syndicat paysan. Ces derniers mois, les débats ont fait apparaître des divergences sur les « stratégies à mettre en oeuvre pour peser sur le vécu des paysans que nous représentons et que nous défendons » , notent les dirigeants. « À l’issue du congrès, on devra rééquilibrer notre expression entre société et paysan, et être plus attentif aux problèmes des paysans » , affirme Régis Hochart.
Le congrès devrait aussi entériner un programme plus combatif pour défendre les paysans. La Confédération paysanne veut « construire l’avenir » avec « une politique agricole basée sur la reconnaissance du droit au revenu et à la souveraineté alimentaire » . Pour s’opposer au « rouleau compresseur de la restructuration et de la concentration qui découle des politiques agricoles actuelles » , le syndicat veut « gagner une autre politique de renouvellement paysan » , avec un accès « plus ouvert aux aides à l’installation » , enjeu crucial puisque le renouvellement des générations n’est pas assuré en agriculture.