Cadeau fiscal…
dans l’hebdo N° 955 Acheter ce numéro
La suppression des droits de succession par Nicolas Sarkozy représentait déjà un « cadeau royal aux plus aisés » , déclarait Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, dans Politis, le 24 mai. Le Président poursuit sur la même ligne avec l’annonce, le 29 mai, d’un dispositif de déduction des intérêts des emprunts immobiliers contractés pour l’achat d’une résidence principale. Un cadeau fiscal qui devrait coûter entre 2 et 5 milliards d’euros et faire flamber les prix de l’immobilier. À gauche, parmi ceux qui s’insurgent, le Vert Noël Mamère rappelle qu’il est « plus important de loger les Français que de servir les propriétaires ».
…et lettre à Fillon
Ce même 29 mai, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, adressait un courrier au Premier ministre, François Fillon, pour attirer son attention « sur la situation dramatique des sans-abri » . À peine 400 places d’hébergement supplémentaires ont été créées à Paris et dans la couronne contre les 14 000 prévues. « L’acquisition d’immeubles destinés à créer des capacités nouvelles a échoué, faute de moyens financiers, observe Bertrand Delanoë, alors même que l’État continuait ses cessions d’immeubles de prestige et de logements. Il faut que l’État investisse les moyens nécessaires pour acquérir, dans des quartiers qui ne sont pas socialement dégradés, des immeubles pouvant accueillir des centres d’hébergement. C’est une responsabilité de l’État au titre de la solidarité nationale et de l’urgence sociale… » Mais l’État semble avoir d’autres priorités.