C’est reparti pour un tour
Le petit écran prépare une soirée sur les législatives du même tonneau que pour la présidentielle.
dans l’hebdo N° 955 Acheter ce numéro
On a vu récemment le traitement de l’information et la place de l’image sur France 2. Élise Lucet et David Pujadas joueront la rebelote à l’occasion de cette première journée législative. Salués explicitement par le maire de Neuilly-sur-Seine au soir du premier tour de la présidentielle, ils seront sans doute, gageons-le, les premiers ravis fervents d’une vague bleue à l’Assemblée. Gageons encore d’un professionnalisme qui se cale dans la langue de bois, l’absence totale de pugnacité, et surtout la capacité à s’enthousiasmer devant la vacuité de l’image ou des événements (c’est beau une larme qui coule à l’occasion d’une investiture). Ajoutez la facilité à ne jamais poser une problématique, taquiner un interviewé. Redevance oblige sans doute.
En face, sur TF 1, il n’y aura rien à attendre (moins qu’auparavant, s’il en était possible, sachant que Laurent Solly, directeur adjoint de cabinet de campagne de Sarkozy, a rejoint TF 1 en adjoint de Nonce Paolini).
Reste donc France 3. Depuis le 6 mai, on a vu combien son journal national de 19 h 30, quand il est présenté par Audrey Pulvar, s’est inscrit non pas dans les paillettes mais dans un traitement de l’information bien différent. Évocation des possibles ou à venir procès Chirac, vacances du faucon maltais, hausse des actions Bolloré… Le lendemain du premier footing télévisé de Sarkozy et Fillon (où la presse est non seulement invitée mais s’y rend), la présentatrice ponctuait le bref reportage par : « On imagine que c’est avec ce genre d’images que Nicolas Sarkozy entend incarner la rupture. » Cela n’en fait pas une anti ou pro-Sarkozy, mais une journaliste qui accomplit son travail. Jusque-là, les images diffusées lui donnent raison. C’est aussi Audrey Pulvar, en compagnie de Louis Laforge, qui présentera la soirée sur France 3 de ce premier tour des législatives (le second également). Six heures d’antenne, près de 170 points de direct, vingt-quatre décrochages régionaux, des plateaux d’invités à Paris et en province. Pas de quoi faire un plateau royal. Mais un soupçon d’impartialité peut-être.