«~Une demi-idée~»
dans l’hebdo N° 958 Acheter ce numéro
Après son piètre score (1,93 %) à la présidentielle, la direction du PCF avait promis à ses militants la convocation d’un congrès extraordinaire pour tirer le bilan de l’échec électoral du parti. Celui-ci se tiendra les 8 et 9 décembre. Marie-George Buffet avait aussi, un temps, annoncé qu’elle ne souhaitait pas être reconduite dans ses fonctions de secrétaire nationale. Ce départ n’est plus d’actualité avant les municipales et les cantonales du printemps prochain. Car ce congrès extraordinaire, dont le conseil national du PCF a adopté la convocation à 73,7 % à l’issue de deux jours de débat, n’a de congrès que le nom : il ne procédera à aucun changement de direction, celui-ci étant reporté au congrès ordinaire, prévu fin 2008.
D’ici là, c’est à un débat « sans tabou » sur les causes de l’échec électoral du parti et son « déclin […] quasi permanent depuis de nombreuses années » que sont conviés les communistes. Le congrès de l’automne devrait ainsi procéder, précise le relevé de décisions du conseil national, à un « inventaire général qui ne soit pas conjoncturel, mais porte bien sur la nature et la pérennité d’un parti communiste » en France ainsi que sur « sa capacité à être utile à la transformation sociale » . Avec l’ambition de « poser les termes [d’une] réflexion de fond […] sur le devenir du communisme et d’une gauche d’alternative dans la France du XXIe siècle » .
Pour autant, l’objectif de ce congrès extraordinaire, qui « restera centré sur le fond des questions politiques et idéologiques » tout en réfléchissant au « travail de la direction nationale » , ainsi qu’à l’organisation et au fonctionnement du parti, est limité : il s’agit de parvenir à « une première synthèse des débats » qui devront être tranchés lors du congrès de fin 2008.
Le procédé est désapprouvé par les refondateurs, qui n’y voient qu’un aimable « débat d’idées » . Ils ont voté contre, n’ont pas présenté d’amendement et ont refusé de participer à la commission de préparation du congrès (40 membres et autant de suppléants). S’ils s’étonnent qu’au vu des résultats le choix de présenter Marie-George Buffet ne soit pas rediscuté, alors même que 10 000 communistes y étaient opposés, ils désapprouvent surtout une procédure qui perpétue l’inertie d’un appareil rétif au changement. « Depuis 1976, nous sommes engagés sur des renouvellements qui n’en finissent pas d’avancer par demi-idées » , déplore Pierre Zarka, lassé de cette trop longue marche.