Irradiés rembarrés
dans l’hebdo N° 960 Acheter ce numéro
L’association Moruroa e tatou – 4 000 anciens travailleurs des sites d’essais nucléaires français de Moruroa, Fangataufa et Hao – est priée de remballer ses réclamations. Le rapport présenté par le délégué à la sûreté nucléaire du ministère de la Défense a tranché : il n’existe aucune justification scientifique à sa demande de réparations pour des pathologies dues à une irradiation pendant la période 1966-1996. C’est la confirmation du refus français de considérer les effets à long terme d’expositions à de faibles doses.
Petite évolution, cependant : le rapport recommande la prise en charge d’une partie des cancers de la thyroïde, de très forte prévalence en Polynésie, et donne son aval à la consultation par des experts « reconnus et habilités » des dossiers médicaux de quelque 43 000 travailleurs exposés aux radiations. Mais, pour Moruroa e tatou, ce n’est qu’un « deal » entre le ministère de la Défense et le gouvernement local : « Ne réclamez pas d’indemnisation, et nous nous chargeons de la réhabilitation des sites. »