Canal + : fourre-tout en clair

Dernière coqueluche de la chaîne cryptée, Samuel Étienne s’est fait chef d’orchestre, les yeux écarquillés façon Orange mécanique , de « L’Édition spéciale ». Autour de lui, Anne-Elisabeth Lemoine, en groupie, ex du clan Fogiel, et Ariel Wizman, animateur caméléon, critique littéraire à l’occasion, bonimenteur scientifique à d’autres. Et une petite kyrielle de chroniqueurs bas de plume, d’humoristes qui ne font rire que les camarades de plateau. Tel est le casting de ce nouveau magazine de Canal + à la mi-journée, malheureusement en clair, en lieu et place d’« En aparté », que présentait Pascale Clark jusqu’en juin dernier. C’est là un méli-mélo de n’importe quoi, du vu, lu, entendu, fourre-tout nauséeux de mondanités et d’actualités people, de minireportages hystériques commentés au panzer. Là où Clark suggérait un débat, recevait un invité, laissait libre cours à sa parole, là où parfois l’intelligence pouvait s’exprimer (au gré des invités, forcément), Samuel Étienne propose un invité en pâture, dézingué, un concentré en un peu plus de soixante minutes d’inepties. Ne reste plus, autour de 13 heures, que le zapping, toujours aussi mordant, lucide, décapeur de l’image télé. « L’Édition spéciale » s’agite dans une coquille vide. C’est encore une case intelligente de moins sur le petit écran. De plus en plus petit.