En arrière !
dans l’hebdo N° 971 Acheter ce numéro
Le parti communiste ne tiendra pas de « congrès extraordinaire » en décembre, contrairement à ce qui avait été annoncé après le choc du mauvais résultat obtenu par Marie-George Buffet à l’élection présidentielle (1,93 %). Tout juste une « assemblée extraordinaire » . Ce changement d’appellation n’est pas tout à fait anecdotique. Certes, l’assemblée extraordinaire aura en gros la même mission que celle initialement dévolue au congrès qu’elle remplace. Sa principale tâche consiste à préparer le congrès ordinaire de fin 2008, qui doit, lui, trancher sur la stratégie et élire une nouvelle direction. Les questions mises en débat par le conseil national en témoignent. Elles portent sur le projet communiste, sur ses priorités et la bataille idéologique à mener, sur ce qui peut favoriser l’unité populaire et le rassemblement pour un projet de civilisation solidaire. Mais elles doivent aussi « identifier les difficultés politiques » auquel le PCF est confronté.
Au lendemain de la présidentielle, la direction du PCF appelait à un débat « sans tabou » . De fait, la question de « l’image d’un parti tourné vers le passé, dépassé » n’est pas esquivée. Les communistes s’interrogeront notamment pour savoir s’ils doivent se « poser la question du nom de [leur] parti » . Et répondre à deux questions cruciales : « Faut-il créer un nouveau parti ? De quelle nature, avec qui ? »
Mais là, il est permis de douter que le PCF y réponde sans biaiser. C’est en effet sous la pression de courants orthodoxes, qui craignaient que le congrès extraordinaire accélère la marche vers une stratégie d’abandon du communisme, que le conseil national a opté pour la tenue en décembre d’une assemblée, sans pouvoir décisionnel. Si Olivier Dartigolles, l’un des porte-parole du PCF, veut croire que « l’étape de décembre reste très importante » puisqu’elle permet « le débat entre communistes et, au-delà, avec d’autres forces » de gauche, qui y seront invitées, il est de mauvais augure que la direction du PCF ait dû céder d’entrée sur un point symbolique à ceux qui ne conçoivent d’évolution qu’en arrière.