Mines de profit
dans l’hebdo N° 976 Acheter ce numéro
Sur la page d’accueil du site de la Banque européenne d’investissement (BEI)
^2, est présenté un document daté du 24 septembre : le« Guide des pratiques sociales et environnementales », laissant supposer une parfaite conformité aux meilleures pratiques en vigueur. Un contre-feu aux critiques ? L’association les Amis de la Terre <www.amisdelaterre.org>. vient en effet de livrer un rapport incendiaire sur l’inconséquence environnementale de la banque. Mal connue, celle-cigère pourtant 45 milliards d’euros de prêts, deux fois plus que la Banque mondiale ! Ellefinance des projets dans l’Union européenne, mais place aussi une partie de ses fonds à l’étranger. Et notamment, entre 2000 et 2006, surde grands projets miniers en Afrique 364 millions d’euros ! , au service de grands exploitants européens, mus par la flambée des prix des matières premières. Une fébrilité soudaine, alors que les appétits chinois font trembler les opérateurs occidentaux : en 2006, tous les prêts de la BEI à la Zambie l’ont été pour des projets miniers (dont la plus importante mine de cuivre à ciel ouvert du continent), et, en juillet 2007, deux mégaprojets (à Madagascar et en RDC) ont capté plus de 300 millions d’euros de prêts !
Pour l’association, il s’agit d’une véritable dérive : la BEI contrevient grossièrement à la politique de développement de l’Union européenne qu’elle est censée servir. En RDC, où règne une propice anarchie, la BEI a même financé deux entreprises, Mopani et First Quantum, impliquées dans l’exploitation illégale de minerais. Le rapport est cinglant sur ses procédures en matière environnementale : des grands principes, un grand flou, un minimum de contraintes. L’estocade : « Seules quatre personnes travaillent pour l’unité Environnement » , relève-t-il, dans une institution qui examine plus de 300 projets par an. « Cette organisation minimaliste, dont la BEI se glorifie, lui permet de réduire ses coûts opérationnels, mais lui interdit d’examiner efficacement et de réduire les impacts environnementaux et sociaux des projets qui lui sont soumis. »