Ouf, la réforme démarre !
dans l’hebdo N° 978 Acheter ce numéro
C’est un bon gros soulagement qui a étreint le Conseil national (Cnir) des Verts samedi et dimanche derniers : la première étape de la rénovation des statuts du parti, impossible projet, a été validée par 71 % des délégués un quasi raz de marée chez les écologistes !
Dans le détail, les Verts ont adopté la création d’un « conseil politique », instance intermédiaire entre leur gouvernement (collège exécutif, CE) et leur parlement (Cnir). Doté de 35 membres représentant les courants internes, il accueillera surtout neuf « grands élus » (député, sénateurs, etc.). Une première : jusque-là écartés de la gestion du parti, ils exerçaient leur liberté de parole à leur guise. Politique et réactif (il se réunira une fois par semaine), chargé de la coordination de la parole publique des Verts, ce conseil sera-t-il la pièce manquante du puzzle institutionnel vert, ou bien une nouvelle arène des affrontements internes ?
Adopté aussi, le principe du vote direct des adhérents sur des listes de candidats pour désigner la direction nationale, jusque-là issue de tractations épiques entre courants lors des nuits de congrès. La majorité disposera désormais de 8 des 11 postes au CE.
Autre décision : des points importants, parce qu’ils modifient les statuts du parti, seront soumis au vote des 8 200 adhérents que compte aujourd’hui le parti écologiste, par un référendum en décembre. Il s’agit de l’abaissement, de 60 % à 50 %, de la majorité requise pour les votes nationaux, de la possibilité d’adhérer au parti par Internet et pour 20 euros, ainsi que de l’allongement du mandat du CE de deux à trois ans.
À défaut d’une refonte en règle du parti, un gros toilettage, qui vise à donner plus de pouvoir ainsi qu’une efficacité renforcée aux instances nationales. C’est un mûrissement collectif, estimait la direction des Verts. Mais aussi un changement de culture, dont il faudra vérifier qu’il est accepté par les adhérents. Lors du prochain référendum de décembre dont l’issue est loin d’être acquise , mais aussi à l’occasion du congrès de 2008, qui consacrerait la mise en application de la réforme. Entre-temps, les questions de fond reviendront à l’ordre du jour lors d’une « convention de l’écologie politique » probablement à l’automne prochain. Il sera alors temps de conclure si les Verts ont mis la charrue avant les boeufs en consolidant d’abord leur structure actuelle ( « pour sortir de l’immobilisme » ) avant de s’interroger sur un espace politique qui leur est contesté de toute part.