À l’assaut des municipales

Patrick Piro  • 13 décembre 2007 abonné·es

Les organisateurs des premiers États généraux de l’eau sont satisfaits. À Toulouse, samedi dernier, ils ont réuni une quarantaine d’associations de défense du service public de l’eau et de comités Attac, principalement originaires du grand Sud-Ouest. Mais des représentants de toute la France avaient été invités pour envisager une coordination nationale des nombreux groupes en lutte contre l’opacité et les abus des contrats de délégation des services de l’eau des villes ­ surfacturations, défaut de contrôle des contrats, etc. Principal débouché : les participants ont adopté une plate-forme politique commune destinée à interpeller partis et candidats aux prochaines municipales. « Nous voulons que les futurs élus s’interrogent sérieusement sur leurs services de l’eau , explique Claude Marc, secrétaire de l’association Eau secours 31, en Haute-Garonne (http://eausecours31.org). À savoir : que les collectivités qui ont choisi la régie municipale confortent leur option, et que les autres se prononcent sur les choix qu’ils comptent opérer lors de la prochaine mandature, voire renégocient déjà les tarifs de l’eau, très souvent abusifs, comme l’a révélé l’UFC-Que choisir. » Autre revendication : une meilleure représentation des usagers domestiques au sein des comités de bassin, et un rééquilibrage de la « redevance dépollution », qu’ils payent à 85 % quand les agriculteurs, principaux pollueurs, n’y contribuent qu’à moins de 5 %.

En effet, alors que de nombreux contrats de service de l’eau arriveront bientôt à échéance, le vent tourne après deux décennies dominées par la délégation au privé, c’est-à-dire majoritairement aux deux mastodontes de l’eau Veolia et Lyonnaise des eaux, face auxquels les associations ont récemment remporté d’importantes victoires : le maire de Paris, qui postule à sa réélection, a annoncé le futur retour en régie municipale, la Communauté urbaine de Bordeaux a obtenu la restitution de 234 millions d’euros indûment provisionnés, le Grand Lyon a négocié une baisse de 16 % des tarifs, etc. À Toulouse, où Eau secours 31 dénonce des surfacturations et un vice de légalité du contrat, un nouveau recours juridique vient d’être jugé recevable.

La plate-forme des États généraux de l’eau va désormais être soumise à l’adoption partout en France. En fonction du succès qu’elle remportera, une coordination nationale pourrait voir le jour dès le mois de mai prochain.

Écologie
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