Décentraliser pour renforcer
dans l’hebdo N° 987 Acheter ce numéro
Le forum social mondial (FSM) décentralisé a connu, samedi, sa variante parisienne, organisée par le Comité d’initiative français pour les forums sociaux (CIFS). L’après-midi a débuté par une marche cadencée au rythme de la batucada, de la place Ménilmontant à la salle Olympe-de-Gouge, dans le XIe arrondissement, où se sont finalement rassemblés près de 500 militants. Attac, l’Union syndicale Solidaires, la CGT, la Fédération syndicale unitaire, la LDH, le DAL et le Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid) étaient au rendez-vous. Gus Massiah, président du Crid, a ouvert le forum, en rappelant les objectifs du FSM : « Nous refusons la fatalité, nous voulons que chaque société du monde soit organisée par l’accès aux droits et à l’égalité. »
Les intervenants ont notamment évoqué « la précarisation de nos vies », thème central de la rencontre, ainsi que la « destruction de la planète ». Tous ont insisté sur la nécessité de faire converger les forces : « Nous devons unir nos luttes , a affirmé une militante, il est de notre responsabilité historique d’établir le lien entre les luttes sociales et environnementales. » Annick Coupé (Solidaires) a dénoncé « la finance qui gouverne le monde et produit de plus en plus d’inégalités » . La dimension internationale n’était pas absente. Un atelier permettait ainsi de suivre en duplex les forums de Belem (Brésil), de Rabat, de São Paulo, de Ramallah, de Rennes et d’Ivry.
Le FSM décentralisé de Paris s’est déroulé dans une ambiance festive, avec des militants soucieux de récuser l’idée selon laquelle la décentralisation traduirait l’affaiblissement du mouvement. « Le mouvement altermondialiste n’a jamais été aussi large au plan international » , a souligné José Bové. Ce que Gus Massiah a résumé en ces termes : « Le FSM s’étend dans le monde entier, mais ce n’est pas encore gagné. »