Vue sur le monde

Air connu : la photographie et l’image occupent une place considérable dans la vie quotidienne, en politique en particulier. Daniel Lainé, Myriam Aklil et Céline Hue ont tourné leur caméra du côté des reporters de l’AFP. Parce qu’ils sont polyvalents, au contraire de bon nombre de photographes d’agence, traitant le show-biz, le sport, la politique ou le fait divers. Soit une vision du monde sans exclusive.

Diffusé en deux parties, le documentaire aurait pu s’arrêter au stade de l’hommage au deuxième fournisseur d’images dans le monde, fort de ses deux cent soixante-dix photographes. Il en profite pour glisser une lecture. Pour Bernard Lainé, son producteur, il s’agissait de « décrypter l’utilisation de la photographie, non seulement par les hommes politiques mais aussi par les gens du spectacle. Le tournage a commencé pendant la campagne présidentielle, s’est poursuivi au Festival de Cannes. La comparaison entre ces deux mondes est d’ailleurs intéressante. Ce sont les mêmes comportements, la même mécanique… Dans le film, un photographe décrypte les photos qu’il a faites de Sarkozy le jour où il est allé voter, et il constate que ce sont les mêmes marches, les mêmes starlettes aux cheveux blonds et lunettes de soleil. C’est Cannes ! On découvre aussi que la photo montre ce que l’on ne voit pas à la télévision. Un instantané, ça fige ! »

À l’AFP, et du reste comme ailleurs, la préoccupation demeure la photo que les autres ne feront pas. La bonne « plaque ». Or, analyse Lainé, « les systèmes de communication, du monde politique ou du show-biz, cherchent à canaliser et à maîtriser parfaitement ce travail. Et, au final, à faire sortir dans la presse les photos qu’ils voulaient voir paraître » .

Six photographes illustrent ce travail pédagogique. En France (Salon de l’agriculture, campagne électorale à Cannes, grève de dockers à Marseille) et à l’étranger, au Tchad, en Chine et à Naplouse.