À bout de souffle

Chronologie des études et constats funèbres : en 1990, l’ONU publiait son premier rapport sur le climat. Les experts y disaient l’urgence des interventions. Et aujourd’hui ? De l’île de Tuvalu, dans le Pacifique, qui pourrait disparaître, à celle de Svalbard, en Norvège, qui devrait perdre ses ours polaires à cause de la fonte des glaciers, de la région sahélienne de Ferlo, au Sénégal, où le désert progresse, à la mégalopole chinoise de Tchoung King, privée d’eau, l’environnement se porte mal. Des exemples parmi d’autres.

Si les pays industrialisés ont leur part de responsabilité, avec les États-Unis au premier rang, les nations dites « émergentes », telles l’Inde et la Chine, ne sont pas en reste. En Chine, le ministre des Transports a prévu de construire plus de quatre cents aéroports et quatre-vingt mille kilomètres d’autoroutes, d’ici à vingt ans.

Deux mois après la Conférence mondiale sur le climat de l’ONU, qui s’est déroulée à Bali, les réalisateurs Matthias Heeder et Mika Pavlicevic livrent ici un bilan de santé de la planète. Non sans souligner, à côté d’une situation alarmante, quelques projets rassurants pour l’avenir : un « mur vert » en Afrique, imaginé par des chercheurs de Dakar, et l’édification d’une ville nouvelle « propre », où les émissions de gaz seraient réduites de 40 %, avec l’intervention d’un groupe allemand, à Synia, en Chine.

À regarder de près, la balance n’est guère enthousiasmante, penchant nettement du côté d’une planète minée par les maux. Et l’urgence de réagir contient en elle-même ses impressions de médecine légale. Un doc à suivre par la projection de trois vidéo-clips sur le thème du climat et des énergies renouvelables, puis d’un débat avec, notamment, Rajendra Pachauri, titulaire avec Al Gore du prix Nobel de la paix 2007. Un dernier film est consacré aux biocarburants et autres énergies de substitution en termes d’alternative viable aux énergies fossiles.