Le PdCI et la question du symbole

Olivier Doubre  • 14 février 2008 abonné·es

Lors des opérations de vote en Italie, l’électeur ne choisit pas parmi des bulletins imprimés au nom des candidats ou des listes, comme en France, mais est invité à faire une croix sur le symbole du parti ou du candidat pour qui il souhaite voter, sur un bulletin de vote, souvent d’assez grande taille, où figurent tous les candidats ou listes en compétition. Certains électeurs communistes âgés, peu attentifs à la vie politique ou ayant des difficultés avec la lecture, votent donc, par habitude, en cochant rapidement le cercle contenant la faucille et le marteau.

D’où l’importance de la question du symbole et les débats qu’il a suscités entre les composantes de La Sinistra-L’arcobaleno. Par son histoire, né d’une scission de Rifondazione en 1998, le PdCI, qui fut longtemps dirigé par Armando Cossutta, vieux dirigeant de la tendance la plus philosoviétique au sein de l’ancien PCI, est sans aucun doute celui qui a le plus de mal à accepter le symbole de l’arc-en-ciel. Il y a encore deux semaines, lors de la réunion des quatre secrétaires nationaux des formations regroupées dans La Sinistra-L’arcobaleno, ce parti a mis du temps à se résigner au nouveau symbole ne comportant plus ceux des partis membres de cette fédération. L’un de ses principaux dirigeants, Marco Rizzo, a d’ailleurs déclaré le lendemain qu’il « n’accepterait jamais d’intégrer une entité qui ne serait pas désignée par le symbole historique du mouvement ouvrier, la faucille et le marteau » .

Mais cette question du symbole, qui suscite aussi des résistances chez certains groupes de militants de Rifondazione, traduit surtout l’attachement du PdCI à la tradition communiste, renforcée par la compétition avec Rifondazione, qui l’a toujours obligé à donner des gages à l’électorat communiste. C’est donc sans aucun doute celui qui est le moins disposé à délayer son identité, même si la raison électoraliste d’une aussi petite formation en termes d’audience électorale a fini, au bout du compte, par l’emporter. Et, bien entendu, la volonté d’exister et de peser face au Parti démocrate, tout en tentant de barrer la route à la droite berlusconienne ou « post-fasciste »…

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Congrès PS : sauver ou dégager Olivier Faure ? Les socialistes à fond les manœuvres
Politique 22 novembre 2024 abonné·es

Congrès PS : sauver ou dégager Olivier Faure ? Les socialistes à fond les manœuvres

Les opposants au premier secrétaire du parti tentent de rassembler tous les sociaux-démocrates pour tenter de renverser Olivier Faure. Mais le patron des roses n’a pas dit son dernier mot. Au cœur des débats, le rapport aux insoumis. Une nouvelle fois.
Par Lucas Sarafian
2026 : un scrutin crucial pour les quartiers populaires
Quartiers 20 novembre 2024 abonné·es

2026 : un scrutin crucial pour les quartiers populaires

Assurés d’être centraux dans le logiciel insoumis, tout en assumant leur autonomie, de nombreux militant·es estiment que 2026 sera leur élection.
Par Hugo Boursier
« Les municipales sont vitales pour que La France insoumise perdure »
Élections municipales 20 novembre 2024 abonné·es

« Les municipales sont vitales pour que La France insoumise perdure »

L’historien Gilles Candar, spécialiste de la gauche et membre du conseil d’administration de la Fondation Jean-Jaurès, analyse l’institutionnalisation du mouvement mélenchoniste et expose le « dilemme » auquel seront confrontés ses membres aux élections de 2026 : l’union ou l’autonomie.
Par Lucas Sarafian
Municipales 2026 : LFI à la conquête des villes
Enquête 20 novembre 2024 abonné·es

Municipales 2026 : LFI à la conquête des villes

Le mouvement insoumis prépare son offensive pour remporter des mairies aux prochaines municipales. Des élections qui engagent un bras-de-fer avec les socialistes et légitimeraient la stratégie de Jean-Luc Mélenchon sur l’abstentionnisme et les quartiers populaires.
Par Lucas Sarafian