Au temps des utopies

Dans le flot d’images célébrant un mai 68 arrivé à la quarantaine, c’est là une somme télévisée remarquable que propose la chaîne franco-allemande. À commencer par un documentaire de Stéphanie Kaïm, En mai fais ce qu’il te plaît, qui revient à l’école Vitruve, à Paris, où les élèves expérimentaient en 1968 l’autogestion, la responsabilité un esprit de liberté. À suivre par Jouissez sans entraves , d’Yvonne Debeaumarché, sur le premier festival underground de films érotiques, en 1970, organisé par Jim Haynes.

La semaine est surtout marquée par la diffusion de deux grands films. Le fond de l’air est rouge et Mourir à trente ans . Le premier, de Chris Marker, consiste en une pile d’images récupérées dans les poubelles de salles de montage. La matière pour retracer l’effervescence des utopies révolutionnaires des années 1960-1970, montée en 1977 et revisitée par l’auteur. Le second, Mourir à 30 ans , de Romain Goupil (1982), demeure le film testament du réalisateur. Récit autobiographique, gavé de témoignages et d’interventions politiques. Empli de résonances actuelles.