Droits de l’homme

Politis  • 22 mai 2008 abonné·es

2007, une année noire

La LDH décortique les premiers mois du règne de Nicolas Sarkozy. En six points, elle montre que la « rupture » annoncée s’est muée en véritable « révolution conservatrice à la française ». 1 : Le « président-soleil » exerce un pouvoir personnel qui efface les institutions et asphyxie la démocratie. 2 : Les politiques sécuritaires se fondent sur la répression et le tout-carcéral.
3 : Les libertés individuelles fondamentales sont menacées par l’extension des outils de surveillance. 4 : Une véritable xénophobie d’État s’est instaurée. 5 : Les réformes sociales cassent notre système de solidarité.
6 : La France fait passer ses intérêts avant la défense des droits de l’homme, s’aligne sur les États-Unis et réhabilite le conflit des civilisations. Le verdict de la LDH rejoint donc le nôtre (cf. Politis n° 1001) : « C’est un bilan accablant. »

Une démocratie asphyxiée. L’État des droits de l’homme en France – édition 2008, La Découverte, 126 p., 10 euros.

Marina Petrella hospitalisée

Incarcérée depuis huit mois à la prison de Fresnes, après son arrestation (devant sa fille de 9 ans) au commissariat de son quartier (où elle avait été convoquée pour un simple problème administratif), l’ancienne activiste des Brigades rouges, Marina Petrella, qui a bénéficié pendant plus de quinze ans de la « doctrine Mitterrand » accordant la tranquillité en France aux réfugiés italiens des Années de plomb ayant rompu avec la violence, a été hospitalisée pour une grave dépression à l’hôpital de Villejuif. Faisant l’objet d’une procédure d’extradition vers l’Italie à la suite de la décision inique de la cour d’appel de Versailles en décembre dernier (et au rejet de son pourvoi en cassation le 27 mars), l’état psychologique de cette assistante sociale, qui était employée depuis des années dans une municipalité des Hauts-de-Seine, inquiète particulièrement ses proches, les membres de son comité de soutien ^2 et, au-delà, tous les démocrates qui militent pour le respect des engagements de la République française, exprimés officiellement en 1985 par le président Mitterrand. Ces décisions de justice à son encontre bafouent de fait cette parole de la France accordée à quelques centaines d’Italiens arrivés sur le sol de l’Hexagone il y a parfois plus de vingt-cinq ans. Une bonne nouvelle néanmoins, on apprenait par ailleurs cette semaine que Paolo Persichetti, seul réfugié italien expulsé à ce jour (en août 2002), venait enfin d’obtenir la semi-liberté en Italie, après plus de six ans de prison. Il travaillera de jour comme journaliste à Liberazione, quotidien de Rifondazione comunista, et rentrera dormir le soir en prison. Il demandait cette mesure depuis plusieurs années.

Société
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