Questions d’actualité

Mathilde Azerot  • 22 mai 2008 abonné·es

Jeune maison d’édition indépendante, Les Carnets de l’info publient deux ouvrages qui se proposent de décrypter des points chauds de l’actualité.
Identité nationale et immigration revient sur la controverse suscitée par la création du ministère dirigé par Brice Hortefeux. Agnès Maillot analyse les conséquences et les enjeux politiques (et symboliques) de l’association immigration/identité nationale au sein de l’appellation du nouveau ministère. Cette spécialiste du conflit nord-irlandais et des questions multiculturelles retrace les conditions (historiques, politiques, socio-économiques) qui ont permis à Nicolas Sarkozy, en s’emparant du thème de la crise d’identité (nationale), de rendre acceptable l’opposition d’une immigration « choisie » et d’une immigration « subie ».
L’auteur soutient que « faire de l’immigration le repère principal de la question identitaire est non seulement un leurre mais un danger pour l’avenir de la cohésion sociale d’un pays, puisqu’il crée une stratification des citoyens fondée sur la seule nationalité ou l’origine géographique » . Une conception de l’immigration renforcée par l’adoption, au niveau européen, de lois visant à la fermeture des frontières de l’UE.

Dans un domaine tout aussi polémique (et pas si éloigné), deux spécialistes des nouvelles technologies livrent un ouvrage drôle et inquiétant sur les abus liés à la généralisation et à la vulgarisation des moyens de surveillance. Sous surveillance recense les outils technologiques (GPS, satellites, biométrie, ADN, etc.) mis au service d’un flicage quotidien exercé sur le citoyen moderne. Une réduction des libertés légitimée au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, mais pas seulement. Membres d’une « société techno-dépendante » , nous serions tous complices car friands du perfectionnement technologique et du surf sur le Net. Et de rappeler que nos cartes bancaires, téléphones portables, ordinateurs et autres pass Navigo sont autant de mouchards potentiels. Un appel à la vigilance à l’heure où le gouvernement projette de tripler le nombre de caméras de surveillance d’ici à 2009.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

« La Cinémathèque française continue de taire la vie de Maria Schneider »
Entretien 15 décembre 2024 abonné·es

« La Cinémathèque française continue de taire la vie de Maria Schneider »

La réalisatrice, Jessica Palud, autrice de Maria, qui raconte l’agression sexuelle de Maria Schneider dans Le Dernier tango à Paris, revient sur les polémiques entourant la programmation de la Cinémathèque française.
Par Hugo Boursier
La direction de la Cinémathèque française de nouveau secouée pour sa programmation sexiste
Cinéma 15 décembre 2024 abonné·es

La direction de la Cinémathèque française de nouveau secouée pour sa programmation sexiste

L’institution comptait projeter sans aucun contexte Le Dernier tango à Paris, film de Bernardo Bertolucci (1972), où est filmée une réelle agression sexuelle commise sur l’actrice, Maria Schneider. La direction a finalement annulé cette projection, arguant un prétendu « risque sécuritaire ».
Par Hugo Boursier
Au procès de Christophe Ruggia, la colère d’Adèle Haenel, « cette enfant que personne n’a protégée »
VSS 11 décembre 2024 abonné·es

Au procès de Christophe Ruggia, la colère d’Adèle Haenel, « cette enfant que personne n’a protégée »

Accusé par l’actrice de lui avoir fait subir des agressions sexuelles entre ses 12 et ses 15 ans, le réalisateur était jugé au tribunal correctionnel ces 9 et 10 décembre. Un procès sous haute tension qui n’a pas permis de rectifier les incohérences du prévenu. Cinq ans de prison dont deux ans ferme aménageables ont été requis.
Par Salomé Dionisi
À l’instar d’Utopia 56, la criminalisation de l’aide aux personnes exilées s’accentue
Solidarité 10 décembre 2024

À l’instar d’Utopia 56, la criminalisation de l’aide aux personnes exilées s’accentue

Alors que l’association d’aide aux personnes réfugiées est visée par trois enquêtes pénales portant sur ses actions à la frontière franco-britannique, deux rapports alertent sur la volonté de criminaliser les associations d’aides aux personnes exilées et leurs bénévoles.
Par Élise Leclercq