Scènes d’Orient

À Valence, Pauline Salles propose un festival autour d’Israël, de la Palestine et du Liban.

Gilles Costaz  • 22 mai 2008 abonné·es

À la Comédie de Valence, que dirige Christophe Perton, un festival baptisé Temps de paroles faisait découvrir, depuis quelques années, des auteurs européens. Mais pourquoi ne pas consacrer une édition au Moyen-Orient ? s’est dit Pauline Salles, écrivain associé à la Comédie de Valence et responsable du festival. Elle-même fait partie de l’association Écritures vagabondes, qui, avec des personnalités comme Monique Blin et Mohamed Kacimi, a pour missions d’emmener des auteurs français dans des zones sensibles et d’encourager les écrivains de ces pays. Elle a donc visité Israël et les territoires palestiniens.

Commencé lundi avec un concert de Kamilya Jubran, le programme comprend des pièces et des textes du Palestinien Mahmoud Darwich, des Libanais Rabih Mroueh et Lina Saneh, de la Tunisienne Jalilah Baccar et de l’Agérien Mohamed Kacimi. En effet, on ne verra pas seulement des œuvres d’auteurs du Proche-Orient, mais aussi des pièces d’écrivains d’autres pays tournés vers cette partie du monde. Murmures, de Gaël Chaillat et Ariel Cypel, par exemple, est un spectacle français dont nous avons rendu compte au moment de sa création à Confluences, à Paris, et qui s’inspire des conversations clandestines entre une journaliste israélienne et un prisonnier palestinien.

Pauline Salles a elle-même écrit, pour les acteurs permanents de la Comédie de Valence, Israël-Palestine, portraits. « En fait, j’ai composé successivement neuf monologues, que chacun a joués au cours de la saison. Nous les réunissons maintenant. Ces personnages de fiction pourraient exister, ils viennent d’une réalité politique. L’un des monologues est celui d’un soldat israélien qui, après trois ans de service militaire, part à Goa, en Inde, et mène une vie de défonce pour oublier. C’est un cas fréquent, pas assez connu, mais tout à fait vrai. Je crois que ce spectacle et tout le programme ont su être exigeants et irrévérencieux. »

Culture
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