Désaffection militante

Michel Soudais  • 12 juin 2008 abonné·es

À quatre jours de la convention nationale au cours de laquelle le PS doit arrêter et adopter sa nouvelle déclaration de principes, le résultat du vote des militants restait un mystère. Ce vote, qui portait aussi sur des modifications statutaires, a pourtant eu lieu le 29 mai. Dans la matinée du 30, Stéphane Le Foll, bras droit de François Hollande, annonçait, « sur la base de résultats partiels recueillis dans plus d’une trentaine de fédérations » , une adoption de la déclaration de principes à plus de 80 % « sur la base d’une participation qui devrait être de l’ordre de 50 % » . « Les résultats définitifs seront connus dans la journée », précisait-il. La journée s’est éternisée et, mardi 10 juin, ces résultats étaient toujours classés « secret Solferino ». Un retard imputable, selon le service de presse, à un report du scrutin dans la fédération de l’Essonne.

Si le résultat tarde, c’est surtout parce qu’il constitue une forme de désaveu pour la direction sortante. François Hollande misait beaucoup sur ce texte qui devait mobiliser tout le parti. Il a certes été approuvé, mais sans enthousiasme : la participation est très éloignée du chiffre avancé. Les rares fédérations qui ont publié leurs résultats se sont gardées de préciser le taux de participation. Il serait inférieur à 20 % dans le Rhône, avec 950 votants sur un peu plus de 5 000 inscrits, ou dans les Hauts-de-Seine. Plus faible encore à Paris, où l’on ne compte que 2 400 votants sur 18 000 adhérents.
Pour arranger les chiffres, la direction du PS pourrait donc être tentée de ne compter comme « inscrits » que les « adhérents à jour de cotisation » et non ceux qui, adhérents en 2006, ont statutairement le droit de voter à condition de régulariser leurs cotisations 2007 et 2008. En annonçant 931 inscrits (au lieu de 1 500) le Bas-Rhin affiche 52 % de participation. Au niveau national, cette pratique risque toutefois de révéler une hémorragie de plusieurs dizaines de milliers d’adhérents depuis fin 2006, quand la campagne d’adhésions à 20 euros avait gonflé les effectifs.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes