En grande forme

Le Paris Jazz Big Band, présente
sa nouvelle création, « Amérique latine », et le DVD d’un concert.

Denis Constant-Martin  • 5 juin 2008 abonné·es

Un des plus grands plaisirs qu’offre le jazz est de donner à entendre un grand orchestre en direct : la puissance et le claquement des attaques, mais aussi la douceur et la subtilité des combinaisons harmoniques, l’énergie des tuttis comme l’étrange lévitation à laquelle semblent se laisser aller des solistes portés par la masse orchestrale se goûtent bien davantage lorsque l’auditeur est face à 15 ou 18~musiciens que lorsqu’il écoute un enregistrement.

Le grand orchestre, souvent appelé big band, est une formation exigeante : il lui faut des arrangements élaborés, des solistes inventifs et beaucoup de travail pour parvenir à une mise en place satisfaisante. Et le big band coûte cher… Ce qui explique en partie que, pendant longtemps, il n’y en eut guère en France et que leur durée de vie était limitée. Depuis quelques années, un renouveau s’est manifesté et s’est traduit par la constitution d’une association nommée Grands Formats ^2, dont fait partie le Paris Jazz Big Band (PJBB). Celui-ci fut créé en 1998 par deux musiciens qui s’étaient rencontrés au Conservatoire de Paris : le saxophoniste Pierre Bertrand et le trompettiste Nicolas Folmer. Ils partageaient l’envie d’écrire pour un grand orchestre. Ils réunirent donc un groupe mêlant des instrumentistes de leur génération à des musiciens chevronnés ayant une solide expérience du jeu en big band.

Bertrand et Folmer composent et arrangent l’essentiel du répertoire du PJBB, dans un style qui s’inspire de l’histoire récente de ce type de formation : plongeant ses racines chez Dizzy Gillespie et nourri de Gerald Wilson, Oliver Nelson et Gil Evans. Superbes mouvements d’ensemble, dynamisme rythmique, large palette de couleurs sonores et remarquables solistes en font un des grands orchestres français les plus plaisants à écouter. Il se produit régulièrement au Café de la danse, à Paris ; mais, à défaut de pouvoir s’y rendre, un DVD enregistré au Trabendo en 2007 donne une bonne idée de ses qualités.

Culture
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