Et maintenant Aubry ?

Michel Soudais  • 5 juin 2008 abonné·es

Pas une semaine sans un nouveau candidat à la direction du PS ! Dimanche, c’était donc au tour de Martine Aubry. Avant que la maire de Lille ne clôture la journée de travail du «pôle des reconstructeurs», les quotidiens l’avaient déjà mise en orbite. «Aubry revient», titrait le Parisien, qui assure qu’elle «rêve de conquérir le PS» ; «une autre femme est possible», assure le Journal du dimanche dans une allusion à Ségolène Royal. L’hostilité des deux ministres de Lionel Jospin est connue. À mots couverts, Martine Aubry l’a d’ailleurs rappelée : «La politique, c’est donner une vision, un sens, pas demander à chacun ce qu’il veut», a-t-elle lancé, sous les applaudissements des 800~militants présents, avant d’appeler à «remettre la phrase dans le bon ordre : il n’y a pas d’ordre sans justice». Elle a aussi séduit la salle en rappelant qu’un débat de congrès «n’est pas un débat de personnalités» mais «un débat d’idées».

Le refus du duel Ségolène Royal ou Bertrand Delanoë est en effet à l’origine de la constitution de ce «pôle des reconstructeurs», qui rassemble les amis de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Arnaud Montebourg et Martine Aubry. Si la crainte d’un remake du fratricide congrès de Rennes (1990) a rapproché ces sensibilités hier opposées, les «reconstructeurs» n’ont que trois points communs : le refus de «la présidentialisation» du parti ; l’analyse qu’à l’heure d’ «une nouvelle phase de la mondialisation» marquée par «les crises financière, alimentaire, énergétique, climatique», la gauche doit apporter des réponses différentes ; la nécessité de hisser haut «les valeurs de la gauche». Martine Aubry, qui revendique fièrement les grandes réformes de la gauche, CMU et 35~heures comprises, n’est pas la moins bien placée, notamment quand elle reproche aux socialistes de n’avoir «pas su dire qu’il n’y a pas de liberté sans égalité, qu’on n’est pas libre quand on n’a pas de boulot ou de logement».

Mais avant de songer à la placer à la tête du parti, les reconstructeurs devront d’abord s’entendre sur la présentation, en septembre, d’une motion commune capable de l’emporter.

Politique
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