Questions de méthode
Après plusieurs réunions de signataires, retour sur quelques questions qui se posent d’Amiens à Toulouse et de Rennes à Paris…
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Les premières langueurs estivales n’ont pas encore eu raison de nos débats. Au contraire. Il s’en organise un peu partout, et de plus en plus, et nous faisons de notre mieux pour répondre aux sollicitations. À quelques-uns, nous battons les tréteaux, comme on disait autrefois. Que ce soit à Amiens, à Rennes, à Toulouse, à Paris, avant Lille et Marseille, et toutes ces villes où nous ne pouvons hélas nous rendre, « l’appel de Politis » mobilise. Une participation très encourageante : une centaine de personnes à Toulouse un dimanche matin, à 10 heures… lendemain de fête de la musique. Et un débat de très haute tenue. Une soixantaine à Rennes. Près de deux cents à Paris pour un premier rendez-vous. Partout, le débat porte sur la méthode. Sur le calendrier. Sur les objectifs. Nous répondons qu’il s’agit de renouer des fils parfois brisés au lendemain de la présidentielle de 2007. Mais dans des conditions nouvelles. L’objectif n’est pas cette fois d’arriver à une quelconque candidature commune. Il est de forger un projet. Il est, en soi, de faire avancer réflexions et débats, de faire converger des points de vue, sur quelques grandes questions écologistes et sociales. Notre proposition est celle d’un pacte entre tous ceux qui font le constat de l’évolution irréversible du parti socialiste. Tous ceux qui ne veulent pas se résoudre à un bipartisme offrant deux variantes du néolibéralisme.
Ce pacte prévoirait que, pendant un an ou deux, rien ne pourrait interrompre ce dialogue de fond. Il ne s’agit évidemment pas de se désintéresser des luttes ou des échéances politiques, mais de ne pas en être tributaire. Il serait impensable que les signataires ne soient pas pleinement engagés dans le mouvement social, dans la lutte pour les sans-papiers, etc. Mais cet engagement va de pair avec la reconnaissance d’un impératif : celui d’aboutir à un projet cohérent, d’admettre la spécificité d’un débat de fond qui ne serait subordonné à rien d’autre qu’à sa propre réussite. C’est aussi le fruit d’un constat : aucune mobilisation sociale ne peut se passer durablement de perspectives politiques. Du coup, la méthode proposée explique le calendrier. Il était urgent de poser le cadre de ce travail à bonne distance des échéances électorales. D’où notre initiative avant l’été. La question nous est souvent posée aussi de la cohabitation avec d’autres initiatives, voire d’autres forces qui font peu ou prou la même analyse politique. Il existe évidemment un énorme patrimoine. Les « 125 propositions » des collectifs antilibéraux constituent un acquis qui est la base même d’un nouveau départ. Nous souhaitons seulement fédérer de nouveaux acteurs, ramener dans le débat d’autres qui s’en étaient éloignés. Répétons enfin que notre offre n’est nullement incompatible avec celle de la LCR d’un Nouveau Parti anticapitaliste, et encore moins hostile à elle.
Beaucoup de questions nous sont toujours posées sur le texte lui-même. N’est-il pas trop ouvert ? Trop flou ? Certains de ses signataires ne risquent-ils pas de nous attirer, de loin en loin, dans la mouvance sociale-libérale dont nous faisons la critique ? À cela, nous répondons qu’il n’y a pas de méthode qui nous garantisse l’avenir. Il ne s’agit pas pour l’instant d’un programme – qui serait en effet pour le moins insuffisant –, mais d’une démarche et de l’organisation d’un cadre permanent de réflexion et d’action. À ce stade, la méthode ne peut être que celle de l’ouverture. C’est le débat de fond, une fois ce cadre installé, qui permettra de juger de la sincérité et de la volonté des uns et des autres.
Pour l’instant, nous rencontrons un véritable élan. Avec bientôt dix mille signatures de notre appel, nous encourageons les réunions locales à déboucher d’ores et déjà – ou au mois de septembre – sur la création de cadres permanents d’action et de réflexion. Et nous reparlerons sans trop tarder d’une initiative nationale fin septembre, début octobre. En attendant, pas question de créer une quelconque structure provisoire qui gérerait cette phase intermédiaire sans véritable légitimité. Nous gardons la main à Politis, précisément parce que nous sommes totalement « illégitimes », que nous ne prétendons pas le contraire, et que nous avons vocation à nous effacer dès que le train sera sur rails.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
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