Un plan sans fonds
dans l’hebdo N° 1008 Acheter ce numéro
Le plan «Espoir banlieue» est enfin en marche. Du moins a-t-il été officiellement lancé par Fadela Amara, le 20~juin, à Meaux, à l’occasion de la réunion du Comité interministériel des villes. La secrétaire d’État à la Politique de la ville a réaffirmé quelques mesures phares dans 215~quartiers prioritaires, comme le «contrat autonomie». 45~000~contrats devant servir à «coacher» des jeunes pour «diviser par deux le chômage dans les cités» devraient êtres «signés» d’ici à trois ans. Par ailleurs, 500~millions d’euros doivent être consacrés au désenclavement des quartiers par le développement des transports.
«Les mesures sont bonnes, mais comment seront-elles financées ? Et qu’en est-il de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) ?», interroge l’association des maires «Ville et banlieue». Voilà des années que ces élus demandent à ce que la dotation de l’État aux communes soit concentrée sur les plus pauvres. Selon les critères actuels, toutes celles qui comptent un quartier sensible sur leur territoire y ont droit, y compris celles qui profitent de taxes professionnelles. «Sur 950~communes, 715 bénéficient de la DSU. Elle n’est pourtant pas indispensable à des grandes villes de plus de 100~000~habitants, comme Nantes ou Toulouse !», s’insurgent les maires de «Ville et banlieue».
Ces derniers ont adressé au gouvernement des propositions pour réformer la dotation dans le sens d’une meilleure péréquation villes riches/villes pauvres. Ils n’ont encore reçu aucune réponse. «Nous préparons la réforme de la DSU, a assuré la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, le 20~juin sur France Inter. Elle figure au programme de la loi de finance de 2009.» Quelle en sera la teneur ?
«Nous sommes inquiets, a confié François Pupponi, maire (PS) de Sarcelles, et vice-président de «Ville et banlieue», le 20~juin, sur la même station. Nous n’avons pas le sentiment que ça avance dans le bon sens : celui d’une grande redistribution.» Une redistribution sans laquelle, prévient-il, le plan banlieue serait «voué à l’échec».