Devoirs de vacances

Ingrid Merckx  • 17 juillet 2008 abonné·es

C’est l’été, tout le monde y va de son supplément érotique. Les éditions de la Musardine, qui, elles, pratiquent toute l’année, sautent sur l’occasion pour épouser la tendance « cahiers de vacances pour adultes », en vogue depuis 2007. Après Osez… coucher pour réussir (par Étienne Liebig, l’auteur de Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle et Comment draguer la militante dans les réunions politiques ), et Osez… la masturbation féminine (Jane Hunt), La Musardine publie donc ses Cahiers de vacances érotiques. Du sérieux : réparti sur six semaines, avec des dessins, l’opus s’organise en matières – français, sciences, histoire, maths, arts, culture générale, anatomie – puis en chapitres : les seins célèbres, les plus belles fesses des musées, histoire des préservatifs, les caractéristiques sexuelles de nos grands hommes, etc.

Première semaine, en vocabulaire : un exercice propose de rendre à chacun – sexe féminin, sexe masculin, anus – les mots qui le désignent : « arrière-boutique, entrée des artistes, rosette, borgne, tirelire, chibre, braquemart… ». Deuxième semaine, « langue des boudoirs » : « Un manuel érotique du XVIIIe siècle définissait ainsi une position de l’amour : “La belle étant couchée sur un banc. L’homme debout, les jambes écartées, à cheval sur le banc, frotte son vit bienheureusement dans la vallée douce formée entre les deux seins […].” Comment s’appelait cette position ?
À la hussarde ; à la sultane ; à la campagnarde ; à la bourguignonne ? »
Il faut cocher la bonne case. En littérature, leçon de San Antonio : « Quelles sont, parmi les expressions suivantes, celles qui désignent la fellation et celles qui désignent le cunnilingus ? Tailler un roseau, fourrager de la menteuse, glapatouiller le détroit de Messine, zorber le Grec, solo de clarinette à coulisse… » Les exos de maths sont plus laborieux : il faut, par exemple, après un énoncé décrivant une série de personnes, calculer avec qui Franck (hétérosexuel) peut faire l’amour, ou combien Adeline (bisexuelle) peut former de trios. On se rattrapera en histoire : « Napoléon perdit son pucelage dans des circonstances connues : A- Avec une amie de sa mère à Ajaccio ; B- Avec une prostituée du Palais-Royal ; C- Avec la dame de compagnie de sa sœur Pauline ? » Y en a toujours qui diront tout savoir. Corrigés à la fin.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

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