Gignac (Hérault), 10 juin, 60 personnes
dans l’hebdo N° 1012-1014 Acheter ce numéro
Un compte-rendu non exhaustif et non nominatif fait ressortir plusieurs constats et interrogations.
• L’appel est-il en concurrence avec le travail entrepris par les Collectifs unitaires antilibéraux (CUAL) ? Des membres du CUAL de Béziers le pensent. Le sentiment que cet appel « ouvre encore plus », car il réunit plus de monde (plus grande diversité des signataires), est largement dominant. C’est de complémentarité, plus que de concurrence, qu’il s’agit. L’appel est un moyen de rassembler plus largement tous ceux qui veulent créer une alternative à gauche.
• L’urgence est-elle de penser l’alternative plutôt que de l’organiser ? Faut-il dissocier le débat sur le projet alternatif (débat d’idées) de l’organisation de la résistance et de l’alternative ? Assurément, la distinction projet-programme doit être faite, et les 125 propositions, formulées en leur temps par les CUAL sont maintenant inappropriées. C’est bien à la construction d’un projet nouveau (intégrant les données nationales, européennes, mondiales) qu’il faut travailler, comme à l’organisation de la résistance. L’appel de Politis parle de cadre permanent pour faire front. Faut-il dissocier projet et organisation ? Faut-il mener concomitamment cette double nécessité ? La question reste ouverte.
• Faut-il aller, dès maintenant, vers la création d’un nouveau parti (du type Die Linke) ? Faut-il s’en tenir à faire front en prenant en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années ? La question est posée. Certains pensent que la résistance en mouvement, à prendre en compte, ainsi que les échéances politiques qui arrivent (élections européennes puis régionales) exigent que naisse au plus vite une force politique incarnant un projet alternatif. D’autres s’interrogent. Les formes « parti » du XXe siècle sont-elles toujours pertinentes ? Ne peut-on pas penser qu’une telle formation, un tel rassemblement, mouvement, ou espace politique (selon les termes des uns et des autres), doit être d’un type totalement inédit ?
Parmi les propositions formulées, retenons la demande faite à Politis de donner toute place qui convient dans ses numéros futurs à une réflexion approfondie sur les grands axes d’un projet alternatif ayant pour objectif une politique d’émancipation. Le grand problème n’est-il pas de passer de la colère sociale (qui existe) à la réalisation d’un projet politique sachant capter les attentes (en particulier de la jeunesse) après avoir identifié les résistances ?
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
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