Marseille (Bouches-du-Rhône), 28 juin, 100 personnes
dans l’hebdo N° 1012-1014 Acheter ce numéro
Près de 100 participants : non-encartés, syndicalistes, associatifs, CUAL, LCR/NPA, camarades des Alter Ekolos, de PRS, des communistes et communistes unitaires, des alternatifs. Débat introduit par Denis Sieffert, directeur de la rédaction de Politis. […]
Il faut créer une perspective politique, recréer des « digues idéologiques », sur d’autres bases, autour d’un projet. Ceci n’est absolument pas contradictoire avec les luttes, bien au contraire. Mais on n’a pas besoin de cet appel pour lutter, tandis que les luttes ont besoin de perspectives. […]
Tout en estimant aussi nécessaire d’être visibles et de multiplier les initiatives dans le cadre de l’appel, d’autres ne veulent pas construire un groupe supplémentaire à côté de ceux qui existent déjà. La gauche radicale est composée d’organisations politiques structurées (PC, LCR, Alternatifs, LO…), de courants au sein de partis
(PC unitaires, LCR-Unir, Alter Ekolos, PRS…), ou en dehors (CUAL), de militants en réseaux associatifs, de syndicalistes, de « citoyens tout court »…
Si le regroupement que nous voulons construire a bien vocation à réunir l’ensemble de ces militants, il ne pourra se faire que par le dépassement de ce qui existe actuellement, avec donc l’accord et la participation active des intéressés. […]
Pour garder sa crédibilité et favoriser la construction d’un rassemblement unitaire, l’appel doit s’adresser à toutes ces composantes, sans exclusive, et n’en considérer aucune comme un « ennemi » ou un « concurrent » potentiel.
Tout le monde se retrouve sur la nécessité de réinventer les formes du « parti », dans ses modes de fonctionnement, d’élaboration, de représentation, de prise de décision, de démocratie, de rotation et de non-cumuls des responsabilités, etc.
Tout le monde s’accorde sur l’idée qu’il serait extrêmement positif et important qu’une liste unitaire de toutes les forces de la gauche radicale se présente aux élections européennes. […]
D’autres considèrent que, si l’on n’aboutit pas à une liste unitaire de toute la gauche radicale, l’appel ne devra pas s’engager en tant que tel pour telle ou telle liste [européenne]. […]
Denis Sieffert résume sa position : « Il faut tout faire pour, mais ne pas se fracasser sur. »
Les camarades d’Alter Ekolos et de PRS considèrent que, pour que les idées politiques puissent peser, il faut avoir des élus qui les relayent. Pour que nous soyons efficaces, notre présence dans les institutions doit-elle être une préoccupation centrale, et faut-il dès lors chercher à construire un rassemblement de type Front populaire, sans exclure une alliance avec la direction du PS, en ayant un rapport de force suffisant pour lui imposer une politique de gauche ?
Les camarades de la LCR estiment que la question des alliances ne peut pas se poser dans le contexte actuel, compte tenu de la dérive du PS au niveau national, mais aussi des politiques qu’il met souvent en œuvre à l’échelon local.
D’autres pensent que participer à des exécutifs peut être envisagé, selon les niveaux et les circonstances, mais en prenant toujours en considération un certain nombre de questions : des élus pour quoi faire ? Avec quels rapports de force, quels contre-pouvoirs permettant de faire mettre en œuvre une politique réellement alternative ? […]
L’appel lancé dans Politis a donc l’ambition de recréer un véritable espace fédérateur, sous forme d’un cadre pérenne de débats et d’initiatives, dans la perspective de la construction d’un rassemblement uni et puissant de toute la gauche radicale.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
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