Sortir de la dette

André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, les auteurs de ce livre sur la dette, apportent un démenti cinglant à la rituelle « complexité du système bancaire et monétaire » , invoquée à tort. Le premier, économiste citoyen et ancien pilote de ligne, et le second, ex-chef d’entreprise de dimension internationale, fournissent en quelques pages très pédagogiques une brillante démonstration de la vaste arnaque que représente la dette publique, principal argument pour justifier l’accélération des politiques économiques néolibérales. La dette de l’État est le résultat d’une volonté politique délibérée et réaffirmée depuis plusieurs décennies. L’État a transféré sur le système bancaire privé, son droit régalien de création monétaire. L’argent a été « privatisé », « de sorte que nous, peuple soi-disant souverain, devons maintenant acheter notre propre monnaie auprès des banques… » . Le résultat est que la dette de la France est passée de 1980 à 2006 de 229 milliards d’euros à 1 142 milliards et que l’intérêt de cette dette absorbe, tous les ans, la quasi-totalité de l’impôt sur le revenu !
Les auteurs proposent de sortir de cette spirale infernale avec un projet qui n’a rien d’une utopie fumeuse, et qui permettrait assurément de relever l’immense défi humain et écologique de notre temps.