Mobilisation pour La Poste
dans l’hebdo N° 1019 Acheter ce numéro
L’Élysée et le gouvernement devront investir beaucoup d’énergie pour mener à terme, sans trop de dommage, le changement de statut et l’ouverture de capital de La Poste. La journée de grève du 23 septembre est un premier coup de semonce dont il faudra tenir compte. Et le chef de l’État a désormais devant lui un mouvement d’opinion « grippant un plan de communication trop bien huilé » , selon les termes du récent Comité national de mobilisation contre la privatisation de La Poste.
En quelques semaines, les confédérations CGT, FO, CFTC, plusieurs fédérations syndicales de La Poste et l’ensemble des partis politiques de gauche se sont réunis autour d’un appel contre la privatisation de ce service, qualifié de « noyau dur du service public » et de « symbole cher à l’ensemble de la population » . L’appel et le Comité qui lui a succédé demandent aussi l’ouverture d’un débat public, l’organisation d’un référendum sur le service public postal, et pousse à la création de comités locaux « dans tout le pays », avec le soutien de nombreux élus. De quoi faire trembler l’Élysée.
Face à cette perspective, l’Élysée a rapidement allumé un contre-feu, à la veille de la conférence de presse inaugurale du Comité national de mobilisation. Nicolas Sarkozy a réuni le 17 septembre, à l’issue du Conseil des ministres, le Premier ministre et pas moins de quatre ministres, puis s’est immédiatement investi dans l’installation d’une commission chargée de réfléchir à l’avenir de La Poste.
« Une manœuvre » destinée à « diluer le débat » , ont ironisé les syndicalistes qui préparent, pour le 7 octobre, des mobilisations de grande ampleur, cette fois dans un cadre européen. Mais celui qui préside l’Union européenne veut sans doute éviter un scénario connu : un mouvement d’opinion puis le recours à un référendum en France, qui pourraient gripper les politiques européennes d’ouverture à la concurrence.