La roue tourne

Nouveaux accords entre le service public et le Tour de France : quand le jeu est dépassé par l’enjeu.

Jean-Claude Renard  • 16 octobre 2008 abonné·es

France Télévisions se frotte les mains. Parce que le criminel revient toujours sur les lieux du crime. Armstrong, sextuple vainqueur du Tour, se remet en selle. Sept coups de couteau n’ont pas suffi. Il revient, en médecin légiste, constater ses dégâts, savourer la mort de la bête. Il rejoint Contador, vainqueur en 2007, exclu en 2008, impliqué dans l’affaire Puerto et son florilège de trafic sanguin. Officiellement, il veut favoriser la lutte contre le cancer. « Stade 2 », magazine sportif de France 2, s’en félicite déjà, joue sur la corde sensible de l’émotion. L’été prochain, audience garantie, sachant que le téléspectateur ne regarde plus le Tour que pour les paysages et les scandales autour du dopage. La dernière édition a rassemblé en moyenne 3,4 millions de téléspectateurs, contre 3,6 millions en 2007. Des chiffres légèrement en baisse, tandis que France Télévisions vient de s’engager à verser plus de 115 millions d’euros à la société ASO, propriétaire de l’épreuve, pour les droits de diffusion du Tour dans les cinq années à venir (2009-2013). C’est beaucoup d’argent, quand on sait que les revenus publicitaires vont s’effondrer dès janvier 2009 sur le service public, obligé de cautionner une course discréditée. L’enjeu l’emporte ainsi sur le jeu.

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