Chavez, le mal-aimé…

Denis Sieffert  • 27 novembre 2008 abonné·es

Hugo Chavez n’a décidément pas de chance avec les médias occidentaux. Son nom n’est jamais prononcé ni écrit sans être accolé à l’épithète « populiste », dont on ne sait plus très bien ce qu’elle signifie à force d’abus, et le soupçon de « dictature » plane dans la plupart des articles. En dix ans d’exercice du pouvoir, le président vénézuélien en était pourtant dimanche à la douzième consultation électorale, dont un référendum perdu en 2007. Ce qui fait beaucoup d’expressions incontestées du suffrage universel pour une « dictature ». Le scrutin du 23 novembre n’a pas davantage échappé aux jugements négatifs. À en croire le Monde, c’est l’opposition « qui a marqué des points » aux élections locales. Tandis que le Figaro titrait : *« Chavez gagne mais l’opposition se renforce ».
*
Difficile de comprendre sous ces titres que le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) du Président Chavez l’a tout de même emporté dans 17 des 22 États en lice (le pays est organisé administrativement en « États »). Ce qui constitue tout de même une très confortable victoire. D’autant plus que les partisans de Hugo Chavez ont reconquis trois États tombés aux mains de chavistes dissidents. Le principal accroc pour le régime étant la perte de la mairie de Caracas, capitale du pays. Pour le reste, les élections locales ont largement confirmé la sociologie du pays : les États les plus riches à l’opposition ; les régions pauvres et à dominante rurale restant dans le giron du pouvoir. La politique d’aide sanitaire et d’alphabétisation des quartiers pauvres assurant à Hugo Chavez une grande popularité. Et puis ce nouveau succès n’est pas « au rabais » : sur les quelque dix-sept millions d’électeurs appelés aux urnes, 65 % ont voté.

Monde
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