La ligne Cohn-Bendit

Les militants Verts votaient ­dimanche dernier sur les motions ­d’orientation pour le congrès de Lille (5 et 6 décembre). Le résultat est assez conforme aux prévisions : les 8 105 inscrits (63 % de taux de participation) ont placé en tête, avec 27,8 %, Rassembler l’écologie, l’espoir en actes (EEA), la motion menée par la secrétaire nationale, Cécile Duflot. Elle a bénéficié de ses efforts pour rallier les Verts au rassemblement des écologistes pour les élections européennes de juin 2009, autour de Daniel Cohn- Bendit.

EEA devance Ouverture, audace, imagination, des amis de Dominique Voynet (OAI, 25,3 %), progressant nettement depuis le congrès de Bordeaux en 2006 (17,5 %). En partie grâce au soutien d’une partie de la gauche du parti : Altermondialisme, décroissance et écologie populaire (ADEP) ne recueille que 11,8 %. Un recul pour cette aile, la plus réticente vis-à-vis du rassemblement autour de Cohn-Bendit, et dont les deux principales têtes, Martine Billard et Francine Bavay, regroupaient près de 20 % des suffrages en 2006.
Les deux motions qui défendent une refondation de l’écologie politique recueillent 14,6 % (Face à l’urgence, unir les écologistes, Unir, d’Yves Cochet et Denis Baupin), et 14,3 % (Urgence écolo, urgence sociale, UEUS), devant Rassembler les écologistes, changer les Verts (RECV, 6,2 %).

La responsabilité de réussir une synthèse majoritaire à Lille incombe donc à EEA, et Cécile Duflot devrait en toute logique se succéder à elle-même. Mais AOI, en embuscade, peut aussi s’y essayer, si EEA n’adhère pas clairement à son projet de reconstruire la gauche, plutôt que de renforcer un pôle écologiste prioritairement mu par l’urgence – une ligne « Cohn-Bendit », pour résumer.